Le Guide du rédacteur a été archivé et ne sera plus mis à jour jusqu'à son retrait définitif.
Pour obtenir notre contenu le plus à jour, veuillez consulter les Clés de la rédaction, un outil combinant le contenu du Guide du rédacteur et des Clefs du français pratique. N'oubliez pas de modifier vos favoris!
La ponctuation rythme la phrase, suggère les intonations, traduit les nuances de la pensée et facilite la lecture. Elle n’a cependant pas qu’une valeur mélodique : elle répond de fait autant à un besoin de logique qu’à un besoin de rythme. D’où la distinction qu’on fait entre ponctuation grammaticale et ponctuation expressive.
La ponctuation grammaticale, marquée par le point, la virgule et le point-virgule, a une valeur syntaxique : elle sépare les éléments du discours et indique les rapports logiques qui existent entre eux. La ponctuation expressive a une valeur stylistique : elle sert à évoquer des nuances affectives, à produire des effets de style. C’est le rôle que jouent notamment le point d’exclamation, le point d’interrogation et les points de suspension.
Quant aux guillemets, aux parenthèses, aux crochets et au tiret, ce sont des signes d’insertion : leur rôle est de marquer un changement de niveau dans le discours.
La virgule, signe de ponctuation marquant une pause légère, figure peu dans les phrases qui respectent l’ordre normal des mots : sujet, verbe, complément direct, complément indirect, complément circonstanciel. C’est ainsi qu’elle ne sépare pas en principe le verbe de son sujet ni le verbe de son complément. Son rôle est plutôt d’indiquer une rupture dans l’enchaînement habituel des mots de la phrase.
L’analyse comparée des deux phrases suivantes montre que la virgule, par sa présence ou son absence, peut changer complètement le sens d’un énoncé :
La première phrase exprime l’idée qu’une partie seulement des employés ont obtenu une mutation et que ces employés sont satisfaits. Ici, la relative restreint le sens de son antécédent; elle est dite déterminative.
La deuxième phrase implique que tous les employés ont obtenu une mutation et qu’ils sont tous satisfaits. La relative dans ce cas est dite explicative. Le complément d’information apporté par ce type de proposition n’a pas toujours la valeur d’une explication; il consiste souvent en une précision, en un simple commentaire, en un renseignement tout à fait accessoire.
Les pronoms où, dont, que, qui ne sont jamais précédés de la virgule lorsqu’ils introduisent une relative déterminative. Ils le sont, en revanche, lorsqu’ils introduisent une relative explicative :
Les conjonctions avant que, comme, parce que, quand, si, etc., s’enchaînent directement à la principale quand elles introduisent une subordonnée qui fait corps avec la principale (déterminative). Elles sont par contre précédées de la virgule lorsqu’elles introduisent une subordonnée apportant une explication, une précision ou un complément d’information (explicative) :
Le rédacteur doit toujours avoir à l’esprit que la virgule peut changer le sens d’un énoncé. Ainsi, les phrases :
expriment deux idées différentes. La première signifie que j’exécuterai ma tâche exactement de la façon convenue. La deuxième implique simplement que je respecterai ma parole : je ferai ce que j’ai promis de faire.
L’adjectif épithète peut avoir une valeur déterminative ou explicative, selon qu’il est ou non accompagné de virgules :
La première phrase signifie que seuls les employés mécontents se sont prononcés en faveur de la grève. La deuxième signifie que tous les employés sont mécontents et qu’ils se sont tous prononcés en faveur de la grève.
Certains grammairiens admettent qu’une virgule intervienne entre le verbe et le groupe sujet lorsque ce dernier est d’une certaine étendue :
Les grammaires les plus modernes font toutefois état, dans l’usage actuel, d’une préférence pour une ponctuation plus logique, qui ne sépare pas le sujet et le verbe. À noter que l’on pourrait régler le problème de la longueur dans la phrase ci-dessus en ponctuant ainsi :
Pour signaler que le pronom relatif ne s’applique pas au mot qui le précède directement, des auteurs recommandent souvent de placer une virgule devant le pronom :
ou d’utiliser un pronom comme auquel ou lequel, plus lourd, mais qui, variant en genre et en nombre, éclaire le sens de la phrase :
Ces solutions ne sont cependant pas toujours satisfaisantes. La meilleure solution consiste souvent à reformuler la phrase.
Comme l’apposition apporte une précision ou une explication, elle est souvent détachée du mot auquel elle est accolée :
Les mots apposés sont encadrés de virgules s’ils sont insérés dans la phrase. Ce genre d’apposition présente la caractéristique d’être mobile dans la phrase. On peut en effet écrire indifféremment :
L’apposition peut parfois avoir une valeur déterminative (voir 6.1.1 Déterminatif et explicatif). Dans ce cas, elle ne doit pas être détachée du mot auquel elle est accolée. Comparons les phrases :
La première phrase implique que je n’ai qu’un frère et qu’il s’appelle Paul; la deuxième, que j’ai plusieurs frères, mais que c’est celui qui s’appelle Paul qui a obtenu une promotion.
Ces mots sont toujours précédés de la virgule, car ils apportent une précision, une information complémentaire :
On remarquera par ailleurs que ces termes et locutions ne sont pas séparés par une virgule des mots qui les suivent directement.
L’incidente est un énoncé qui, s’insérant dans la phrase à la manière d’une parenthèse, apporte une information accessoire :
Quant à l’incise, elle signale que l’on rapporte les paroles de quelqu’un. Le sujet est alors placé après le verbe :
L’incise et l’incidente peuvent toutes les deux être retranchées de l’énoncé sans nuire au sens de ce dernier. Il faut donc les séparer du reste de la phrase par des virgules.
Lorsqu’un groupe de mots normalement encadré de virgules fait l’objet d’une élision, on peut soit garder uniquement la deuxième virgule, soit supprimer les deux virgules. Trois possibilités sont donc acceptables :
L’ellipse consiste à supprimer les mots superflus; c’est un procédé qui permet d’alléger la phrase et de lui donner plus de vigueur. Dans les cas d’ellipse, le rôle de la virgule est de signaler au lecteur — tout comme la pause le ferait à l’oral — que des mots sont sous-entendus :
Quand les éléments sont courts, on peut se dispenser d’indiquer par une virgule les mots qui ne sont pas répétés :
Les mots mis en apostrophe, c’est-à-dire les mots qui désignent la personne ou la chose personnifiée à qui on s’adresse, sont toujours suivis de la virgule quand ils sont placés au début de la phrase, encadrés de virgules quand ils sont intercalés, et précédés de la virgule lorsqu’ils terminent l’énoncé :
Quand, en vue d’obtenir un effet d’insistance, on répète un pronom ou qu’on le reprend sous une autre forme, il faut employer la virgule :
L’emploi de la virgule est fonction de la place qu’occupe le complément circonstanciel dans la phrase.
Si un complément d’une certaine longueur est placé en début de phrase, il est en principe suivi d’une virgule :
Il y a toutefois des cas où, la phrase se lisant d’une seule traite, la pause n’est pas plus nécessaire à l’écrit qu’à l’oral. Tout est affaire de rythme :
Si le complément antéposé est très court, comme c’est le cas de certains adverbes employés avec la valeur de compléments circonstanciels, la virgule n’est pas nécessaire, en principe :
Dans la réalité, cependant, il n’est pas rare de voir la virgule indiquée après ces mots : en ralentissant le rythme de la phrase, elle fait ressortir le complément et le renforce. La ponctuation est donc ici affaire de contexte et d’appréciation personnelle :
S’il y a inversion du sujet, le complément circonstanciel en début de phrase n’est pas suivi d’une virgule, à plus forte raison s’il est court :
Si le complément circonstanciel est intercalé entre le sujet et le verbe, il est en principe encadré de virgules :
S’il est placé avant le complément d’objet ou l’attribut, les virgules ne sont pas obligatoires. Elles s’imposent seulement si l’on désire faire ressortir le complément circonstanciel :
Si le complément circonstanciel est à la fin de la phrase, comme c’est le cas le plus souvent, il peut parfois être précédé d’une virgule. La virgule permet alors de créer un effet de surprise, de faire rebondir la phrase :
Quand il est placé en tête de phrase, un groupe de mots jouant le rôle d’un adverbe est en principe suivi d’une virgule :
Quand l’adverbe figurant en début de phrase est un mot isolé, court ou long, il n’y a pas de règle absolue. En principe, on indique la virgule si la phrase est d’une certaine longueur ou si l’on désire créer un effet d’insistance. On l’omet si la phrase est courte, si elle est déjà abondamment ponctuée, ou si l’on veut accélérer le mouvement :
On notera que la virgule suit généralement les mots et locutions, comme bref, cependant, certes, donc, en effet, en outre, néanmoins, par ailleurs, toutefois, qui établissent un lien avec ce qui précède et qui contribuent ainsi à la clarté du message. En isolant ces mots charnières, la virgule se trouve à les renforcer et à souligner encore plus rigoureusement l’articulation des idées :
Quand ces mots figurent dans le corps de la phrase, on les encadre de virgules si on veut les mettre en vedette ou si la phrase est longue; on supprime les virgules quand la phrase est courte ou déjà abondamment ponctuée :
Certes est régulièrement précédé de la virgule lorsqu’il figure à la fin de la phrase :
Il est suivi d’une virgule en début de phrase lorsqu’il joue le rôle d’une charnière (voir 6.1.15 Adverbes et charnières). Dans le corps de la phrase, il est encadré ou non de virgules, selon la longueur de la phrase :
Lorsque donc est employé en tête de proposition, mais à l’intérieur de la phrase, il est précédé d’une virgule ou d’un point-virgule :
À noter que c’est pour éviter une accumulation de signes de ponctuation que l’on ne place pas une deuxième virgule après donc dans le premier exemple. Mais, comme mot charnière, il est en général suivi d’une virgule (voir 6.1.15 Adverbes et charnières) :
Donc n’est accompagné d’aucune virgule lorsqu’il sert, à l’intérieur ou à la fin de la phrase, à exprimer l’ironie, la surprise, ou à renforcer une interrogation ou une assertion :
On peut placer une virgule après or si l’on désire appuyer sur la conjonction ou si cette dernière est à la tête d’une phrase assez longue. La virgule se trouve alors à reproduire la pause qui serait, dans pareil cas, observée à l’oral :
Placé au début d’une phrase courte, or peut s’employer sans virgule :
Si, dans l’usage, la virgule tend à suivre certains adverbes placés en début de phrase, comme les mots bref et certes, elle est remarquablement absente après certains autres. Ainsi, jamais, en tête de phrase, n’est suivi de la virgule que lorsqu’il précède une proposition intercalée :
Il en va de même pour l’expression c’est pourquoi placée en tête de phrase :
Les adverbes de liaison ainsi, à peine, aussi, du moins, encore, en vain, peut-être, à plus forte raison, sans doute, etc., ne sont pas suivis de la virgule lorsque le sujet est inversé :
Dans les cas où ces adverbes ne sont pas suivis d’une inversion, la virgule fait ressortir l’enchaînement des idées et contribue à la clarté de l’expression, tandis que son absence a pour effet d’accélérer le débit, le mouvement de la phrase. La virgule a donc plus souvent tendance à intervenir dans les phrases longues que dans les phrases courtes (voir aussi 6.1.14 Complément circonstanciel et 6.1.15 Adverbes et charnières) :
Qu’il y ait ou non inversion du sujet, ainsi n’est pas suivi de la virgule lorsqu’il est employé avec le sens de « de cette façon » :
Il convient de noter que l’adverbe peut être précédé d’une virgule lorsqu’il est rejeté en fin de phrase. On obtient alors un effet de mise en relief semblable à celui que produiraient les points de suspension :
Le sens de la phrase peut changer du tout au tout selon qu’il y a ou non une virgule devant certains adverbes. Si on écrit :
c’est-à-dire d’une mort naturelle, on dit tout autre chose que si on écrit :
qui veut dire que personne n’est surpris d’apprendre la mort de Jérôme.
Dans la langue littéraire, mais surtout dans le style juridique et administratif, il arrive souvent que l’on place le sujet après le verbe, soit pour créer un effet d’insistance, soit parce que le sujet est d’une certaine étendue. Deux constantes se dégagent sur la ponctuation à employer dans ce cas :
Le sujet qui est relativement court, ou qui ne serait pas de toute façon accompagné d’une pause à l’oral, n’est pas précédé d’une virgule :
Le sujet qui consiste en une énumération ou en une longue définition, et devant lequel on ferait à l’oral une pause marquée, peut facultativement être précédé de la virgule. Pour plus de clarté, on peut, dans ce cas, juger préférable de passer à la ligne ou de remplacer la virgule par les deux points :
On n’emploie pas la virgule quand l’attribut et le verbe sont placés en début de phrase :
L’antéposition du complément de nom et du complément d’objet, direct ou indirect, n’entraîne pas l’emploi de la virgule :
On fait suivre de la virgule les subordonnées placées en début de phrase, notamment celles qui indiquent un rapport de temps, de condition, de but, de concession, de cause, de comparaison, ainsi que celles qui évoquent une addition ou une restriction :
De même, on met toujours une virgule après la subordonnée participiale placée en début de phrase :
Lorsque les deux derniers d’une série de sujets sont réunis par et, on ne met pas de virgule entre le dernier sujet et le verbe :
Cependant, l’usage est fluctuant en ce qui concerne l’emploi de la virgule après le dernier de plusieurs sujets juxtaposés, comme dans :
Ceux qui préconisent l’emploi de la virgule font valoir que la ponctuation après le dernier élément met tous les sujets sur un pied d’égalité, et rend moins choquant le voisinage éventuel d’un verbe au pluriel et d’un sujet au singulier. Cet usage est toutefois contesté par de réputés grammairiens. Il convient donc de considérer la virgule comme facultative dans ce genre de phrase.
Tout autre est le cas où les sujets constituant la série sont résumés par un mot ou forment une gradation. Dans ce type de phrase, le dernier sujet n’est jamais séparé du verbe par une virgule :
Normalement, la conjonction et n’est pas précédée de la virgule lorsqu’elle relie deux termes de valeur équivalente, par exemple deux sujets, deux compléments, deux verbes, etc. :
Et s’emploie également sans virgule lorsqu’il réunit les deux derniers termes d’une énumération :
Dans de nombreux cas, toutefois, il est non seulement permis, mais indiqué de faire précéder la conjonction et de la virgule :
On veut détacher un élément pour marquer une insistance, créer un effet de surprise ou de chute, souligner une opposition ou une conséquence :
Les éléments coordonnés sont longs ou nombreux
La conjonction unit des membres de phrase qui diffèrent par le sujet et il y a un risque d’équivoque :
Dans ce dernier exemple, le danger d’équivoque vient de ce que le premier verbe est suivi d’un complément. L’absence de pause devant et pourrait donner à penser qu’Olivier affectionne et le théâtre et Rita. La virgule empêche que le lecteur ne mette sur le même plan des mots qui ont dans la phrase une fonction grammaticale différente. Aussi la virgule n’est-elle pas nécessaire lorsqu’il n’y a pas d’équivoque possible :
Le dernier élément est suivi d’un développement qui ne s’applique qu’à lui :
La suppression de la virgule devant et pourrait donner à penser que sont toujours malades non seulement les vieux parents, mais aussi les amis et les voisins.
Les éléments coordonnés sont nombreux et distincts
Et est précédé d’une incise
On répète la conjonction devant chaque élément d’une énumération pour donner plus de force à l’expression :
Lorsque l’énumération comprend uniquement deux termes précédés chacun de la conjonction et, la virgule n’est pas nécessaire :
Lorsque et précède le premier élément d’une énumération comportant plus de deux termes, il est indiqué d’omettre la virgule devant le premier et :
Cependant, on met la virgule devant le premier et lorsqu’il précède le deuxième élément de l’énumération :
Si l’énumération constitue une apposition, c’est-à-dire si elle a une valeur explicative (voir 6.1.1 Déterminatif et explicatif), on doit mettre une virgule devant le premier élément, et cela même si la série ne comporte que deux termes :
La conjonction ou suit généralement les mêmes règles que et :
Si ou relie deux éléments de même valeur ou deux propositions très courtes, on ne met pas de virgule :
Cependant, on place une virgule devant ou quand il unit deux propositions d’une certaine longueur, quand on veut mettre le deuxième élément en relief, ou quand il y a lieu de souligner une opposition, auquel cas ou est souvent renforcé par bien :
Lorsque deux propositions ont un sujet différent, on met la virgule devant ou dans les cas où il pourrait y avoir une équivoque :
Cependant, si aucun risque de confusion n’est à craindre, la virgule est superflue :
Si, dans une suite de deux termes, ou est répété devant chacun des éléments, on ne met pas de virgule en principe :
Cependant, si on veut souligner l’exclusion d’un des deux termes, ou étant alors souvent renforcé par bien, on emploie la virgule devant la deuxième conjonction :
Si ou précède le premier élément d’une énumération, il est préférable, tout comme dans le cas de et, d’omettre la virgule devant le premier ou :
Cependant, on met une virgule devant le premier ou lorsqu’il précède le deuxième élément de l’énumération :
Si l’énumération constitue une apposition, c’est-à-dire si elle a une valeur explicative (voir 6.1.1 Déterminatif et explicatif), on doit placer une virgule devant le premier élément, et cela même si la série ne comporte que deux termes :
Quand il n’y a qu’un seul ni, on emploie la virgule seulement si les propositions sont d’une certaine étendue ou que l’on désire mettre le dernier terme en vedette :
S’il y a deux ni, on applique la même règle :
Quand il y a plus de deux ni, on doit séparer les éléments par une virgule. Il convient alors d’omettre la virgule devant le premier ni :
Cependant, si le premier ni introduit une apposition, c’est-à-dire une explication ou une précision quelconque, il doit être précédé de la virgule :
La conjonction mais est généralement précédée d’une virgule :
Cependant, si mais unit des groupes de mots très courts ou deux mots remplissant la même fonction, on peut supprimer la virgule :
Placé en tête de phrase, mais peut être suivi d’une virgule si l’on désire marquer une hésitation :
On ne met toutefois pas de virgule après la conjonction mais, placée en début de phrase, lorsque l’on considère qu’elle forme un tout avec les mots qui la suivent :
Employé dans le corps de la phrase pour souligner ou renforcer une idée déjà exprimée, mais est toujours précédé de la virgule :
Devant mais, on emploie la virgule :
On l’omet devant les mots non seulement, sauf lorsqu’ils introduisent une apposition, c’est-à-dire un membre de phrase apportant une précision ou une explication :
Comme la conjonction car introduit une explication, une justification, elle est généralement précédée d’une virgule :
Placé devant une proposition intercalée, car est généralement suivi d’une virgule :
Comme et (voir 6.3.4 Et après un point), la conjonction car peut s’employer en début de phrase pour établir un lien avec ce qui précède :
Quand elles sont employées dans le corps de la phrase, les expressions d’une part et d’autre part sont encadrées ou non de virgules selon qu’elles introduisent des éléments longs ou courts, ou selon que l’on désire ou non les mettre en relief :
Lorsque les mots soit et tantôt sont répétés, on ne met pas la virgule devant la première occurrence du mot :
Cependant, on met souvent une virgule devant le premier soit et le premier tantôt quand ces mots introduisent une incidente à valeur explicative (voir 6.1.9 Incidente et incise) :
Le point-virgule, qui correspond à une pause de durée moyenne, signale la fin d’une proposition intimement liée par le sens à celle qui la suit. Les propositions séparées par le point-virgule doivent donc toujours contribuer au sens général de la phrase.
Le point-virgule sert plus particulièrement à :
Mettre en parallèle des propositions qui expriment une opposition ou une comparaison :
Distinguer des propositions qui renferment déjà une ou plusieurs virgules, notamment lorsqu’il y a ellipse du verbe dans la deuxième proposition :
Si l’on remplaçait le point-virgule par une virgule dans ce dernier exemple, il serait plus difficile de distinguer les rapports qui existent entre les idées, puisque la virgule se trouverait à remplir trois fonctions bien différentes dans la phrase.
Séparer les éléments d’une énumération horizontale ou verticale (voir 3.1.2 Énumération horizontale, et 3.1.3 Énumération verticale).
Le point, qui marque une pause forte, signale que la phrase est sémantiquement complète et grammaticalement indépendante. Une phrase peut donc être constituée d’une ou de plusieurs propositions, mais elle peut aussi se résumer à un seul mot et ne pas comporter de verbe conjugué :
Les écrivains, les journalistes et les rédacteurs publicitaires ont souvent recours au point pour isoler certains mots, leur donner un relief plus accusé :
Ce procédé stylistique, qui a notamment pour effet de hacher le débit, n’est pas à conseiller dans la langue administrative.
Les slogans, les raisons sociales (qui peuvent toutefois comporter un point abréviatif) ainsi que les consignes et inscriptions figurant sur les affiches et les écriteaux s’écrivent sans point final :
À noter que les slogans peuvent cependant se terminer par les signes dits expressifs, comme le point d’interrogation, le point d’exclamation et les points de suspension, ces signes contribuant eux-mêmes au sens du message :
Dans la correspondance, le point est omis après l’indication de la date, la mention de l’objet et le nom dactylographié qui figure au-dessous de la signature :
Les titres et les sous-titres écrits au centre de la page ou dans la marge, ainsi que les titres de journaux, de livres, de films, etc., ne sont jamais suivis du point, même lorsqu’ils comportent un verbe conjugué :
Lorsque le titre ou le sous-titre est immédiatement suivi du texte sur la même ligne, on peut l’en séparer par un point suivi d’un tiret :
On peut également, dans ce dernier cas, séparer le titre du texte par les deux points ou par un tiret non précédé d’un point.
Dans les subdivisions de textes, on peut aussi faire suivre les lettres majuscules ainsi que les chiffres romains et arabes d’un point, ou d’un point et d’un tiret :
Les titres sont cependant suivis des signes exigés par le sens de l’énoncé, comme le point d’interrogation et le point d’exclamation :
La conjonction et peut s’employer en début de phrase pour faire ressortir une opposition ou un sentiment. Dans cette position, et sert également à souligner l’enchaînement des idées, à accélérer un dialogue ou un récit :
Les phrases se terminant par un point d’exclamation, un point d’interrogation, des points de suspension ou un point abréviatif ne prennent pas de point final :
Les deux points séparent toujours des éléments qui sont unis par un lien logique étroit. Ce signe est également appelé les deux-points, le double point et, plus particulièrement dans la langue de la typographie, le deux-points.
Les deux points indiquent que l’on cite un texte ou que l’on rapporte les paroles de quelqu’un :
Cependant, si la citation est fondue dans la phrase, c’est-à-dire si elle en fait grammaticalement partie, on n’utilise pas les deux points :
Les deux points annoncent une explication, une synthèse, une cause, une conséquence, etc. :
Dans cet emploi, les deux points remplacent avantageusement certains mots charnières, comme car, parce que, c’est pourquoi, en effet, qui ont souvent le défaut d’alourdir la phrase.
Les deux points annoncent une énumération (voir aussi 3.1.2 Énumération horizontale, et 3.1.3 Énumération verticale). Celle-ci peut se présenter à l’horizontale ou à la verticale, et être amorcée par une conjonction ou une préposition :
Les mots vu, signé, lu et approuvé sont suivis des deux points :
Les deux points sont le symbole de la division :
En général, on évite de répéter les deux points dans une même phrase — à moins que le deuxième signe ne serve à introduire une citation ou ne figure lui-même dans une citation ou dans un passage entre parenthèses :
On trouve cependant, dans certains ouvrages, des exemples où les deux points sont employés plus d’une fois dans des cas autres que ceux-là. La répétition des deux points peut donc être tolérée dans les contextes où cette façon de faire n’entraîne aucune confusion et ne peut être évitée :
Après les deux points, on ne met en principe la majuscule qu’aux noms propres et qu’au premier mot des citations :
Lorsque les deux points suivent un terme comme remarque, note, etc., le premier mot du texte annoncé par les deux points prend en général la majuscule :
Quand la phrase qui suit les deux points constitue une explication de la proposition précédente, on ne met pas de majuscule :
Dans le cas où les deux points introduisent une citation guillemetée constituant une phrase complète, on doit placer le point final avant le guillemet fermant [voir aussi 7.2.3c) Phrase complète] :
Les principales fonctions du point d’interrogation sont les suivantes :
Il termine toute phrase exprimant une interrogation directe :
À noter que l’interrogation indirecte ne se termine jamais par un point d’interrogation :
Il figure à la fin des phrases affirmatives ou négatives qui, par l’intonation, expriment une véritable interrogation :
Il suit entre parenthèses un mot ou un élément quelconque de la phrase qui paraît douteux :
À noter que l’ensemble formé par le point d’interrogation et les parenthèses s’espace comme un mot ordinaire et qu’il n’y a pas d’espace de part et d’autre du point d’interrogation.
Il peut figurer entre parenthèses pour remplacer les dates de naissance ou de décès qui sont inconnues, ou accompagner celles qui paraissent douteuses :
Il est également possible d’utiliser le point d’interrogation sans parenthèses pour signaler simplement un chiffre manquant :
Pour exprimer divers sentiments, dont la surprise et l’incrédulité, on peut doubler le point d’interrogation, le tripler, ou encore le combiner avec le point d’exclamation :
Il convient de noter que ce procédé, dont l’abus dénote souvent la pauvreté du vocabulaire plutôt que l’originalité du style, n’est pas à recommander dans la langue administrative (voir aussi 6.6.6 Répétition du point d’exclamation).
En principe, quand une phrase comporte plus d’une proposition interrogative, on met un point d’interrogation après chaque proposition si on considère que chacune d’elles forme un tout ou appelle une réponse différente :
Si les propositions forment un bloc concourant à l’expression d’une même idée, on met un point d’interrogation à la fin de la phrase seulement. Dans ce cas, les propositions sont souvent réunies par une conjonction :
Certains recommandent l’emploi du point d’interrogation après des tours comme Auriez-vous l’obligeance de…, Voulez-vous…, tandis que d’autres le déconseillent. Les premiers font valoir que la forme est interrogative; les seconds, que le sens ne l’est pas. Comme les deux raisonnements se valent, il convient de tenir le point d’interrogation pour facultatif dans ce genre de phrase :
À la différence du point final, le point d’interrogation peut figurer dans les titres, où sa présence est parfois exigée par le sens même de l’énoncé :
Les titres commençant par les adverbes interrogatifs comment et pourquoi ont parfois la valeur d’une interrogation indirecte qui serait pour ainsi dire privée de son support — comme si le mot voici était sous-entendu. Ces titres ne se terminent pas par un point d’interrogation :
On met une majuscule au mot qui suit le point d’interrogation si l’on considère que le point d’interrogation termine la phrase; une minuscule si l’on considère que la phrase se poursuit. C’est ainsi que l’incise faisant suite à une proposition interrogative doit obligatoirement s’écrire avec une minuscule initiale (voir aussi 6.5.6 Le point d’interrogation et les autres signes) :
La majuscule, qui signifie que l’on prête au point d’interrogation la valeur d’un point, a pour effet d’accentuer le caractère distinct de chaque élément. Quant à la minuscule, qui montre que l’on assimile le point d’interrogation à une virgule ou à un point-virgule, elle fait mieux ressortir l’enchaînement des idées. L’intention de l’auteur est le facteur déterminant :
Ces observations valent également pour les cas où plusieurs propositions interrogatives sont juxtaposées :
Le point d’interrogation se confond toujours avec le point final :
Le point d’interrogation, suivi ou non des guillemets, tient lieu de virgule lorsqu’il précède une incise ou qu’il coïncide avec la fin d’une proposition intercalée :
Cependant, certains auteurs ou imprimeurs couplent la virgule et le point d’interrogation :
Les deux façons de faire sont acceptables; l’important est d’être uniforme. Noter, dans le dernier exemple, que le point d’interrogation qui fait partie d’une citation guillemetée figure à l’intérieur des guillemets. S’il fait partie de la phrase principale, il est placé à l’extérieur des guillemets (voir aussi 7.2.3 Phrase complète) :
Le point d’exclamation, qui est un signe essentiellement expressif, marque la surprise, l’étonnement, la crainte, la joie, le regret, etc. Il est assez rarement employé dans la langue administrative.
On met un point d’exclamation après une interjection ou une locution interjective employée isolément de même qu’après toute phrase exclamative, introduite ou non par un adjectif exclamatif :
Quand une phrase commence par une interjection, on met un point d’exclamation après cette interjection ainsi qu’à la fin de la proposition suivante — si cette dernière est exclamative. Comparer :
On répète le point d’exclamation après chaque élément quand une suite de phrases exclamatives sont suffisamment indépendantes les unes des autres :
Par contre, s’il y a une gradation d’idées, il suffit de mettre un point d’exclamation à la fin de la phrase :
Lorsqu’une interjection est liée à un autre mot avec lequel elle fait corps, le point d’exclamation est placé après le deuxième terme :
Si le deuxième élément exprime une idée distincte, les deux éléments sont séparés par un point d’exclamation :
Lorsque l’interjection est répétée, les possibilités sont infinies, en ce qui concerne tant la répétition du signe d’exclamation que l’emploi de la majuscule : tout dépend de l’effet que l’on veut obtenir. Si l’on veut appuyer sur les interjections, on peut soit les écrire chacune avec une majuscule, soit répéter le point d’exclamation, ou utiliser les deux procédés à la fois. Si l’on veut accélérer le rythme, notamment pour imiter le rire, on peut même supprimer la virgule :
Pour marquer son étonnement ou son incrédulité, on peut faire suivre un élément de la phrase d’un signe d’exclamation placé entre parenthèses :
À noter que l’ensemble formé par le point d’exclamation et les parenthèses s’espace comme un mot ordinaire et qu’il n’y a pas d’espace de part et d’autre du point d’exclamation.
À la différence du point final, le point d’exclamation s’emploie correctement dans les titres, où sa présence peut être exigée par le sens même de l’énoncé :
L’interjection ô, aussi appelée ô vocatif, peut servir à interpeller ou à invoquer. Le ô vocatif peut également exprimer un sentiment de joie, de crainte, d’admiration, etc. Dans l’un et l’autre de ces emplois, le ô ne doit jamais être directement suivi du point d’exclamation :
Le point d’exclamation peut être doublé, triplé et même combiné au point d’interrogation pour exprimer l’incrédulité, l’étonnement. Ce procédé stylistique n’est cependant pas à recommander :
Dans le cas d’une interjection placée en début de phrase, on met une majuscule après le point d’exclamation si l’on veut appuyer sur l’interjection; le point d’exclamation équivaut alors à un point ordinaire. On écrit le mot qui suit le point d’exclamation avec une minuscule si l’on considère que l’interjection constitue l’amorce de la phrase; le point d’exclamation équivaut dans ce cas à une virgule :
Dans les autres cas, on met une majuscule au mot qui suit le point d’exclamation si l’on considère qu’il introduit une nouvelle phrase; une minuscule si l’on estime que la phrase se poursuit. Dans le premier cas, le point d’exclamation équivaut à un point; dans le deuxième, à une virgule :
Comme le point d’interrogation, le point d’exclamation se confond avec le point final :
Le point d’exclamation, suivi ou non des guillemets, tient lieu de virgule à la fin d’une proposition intercalée, ou avant une incise :
Certains préfèrent coupler la virgule et le point d’exclamation :
Il convient de considérer les deux procédés comme acceptables; l’important est d’assurer l’uniformité à l’intérieur du texte. Noter, dans le dernier exemple, que le point d’exclamation qui fait partie d’une citation guillemetée est à l’intérieur des guillemets. S’il fait partie de la phrase principale, il se place à l’extérieur des guillemets (voir aussi 7.2.3 Phrase complète) :
Les points de suspension sont toujours au nombre de trois, sauf dans un cas (voir 6.7.2 Signe de substitution), et ne doivent jamais être espacés entre eux.
Les points de suspension servent principalement à :
Signaler une interruption, notamment dans une énumération. Ils servent en outre à marquer une réticence, et peuvent exprimer les sentiments les plus divers, comme la crainte, l’étonnement, la confusion :
Il faut noter qu’il est incorrect de faire suivre l’abréviation etc. des points de suspension, puisque etc. signale lui-même que l’énumération est incomplète.
Marquer l’écoulement d’un certain laps de temps, un silence dans un dialogue :
Attirer l’attention sur une conclusion amusante ou inattendue, sur un terme que l’on désire mettre en valeur :
Les points de suspension peuvent remplacer les dernières lettres d’un nom ou d’un mot que l’on répugne à citer en entier :
Après l’initiale du mot que l’on veut taire, on peut aussi mettre autant de points qu’il y a de lettres à supprimer :
Quand, par souci de discrétion, on préfère ne pas révéler la première lettre du nom cité, on peut accoler les points de suspension aux lettres X, Y et Z :
Les points de suspension peuvent également remplacer un mot ou un nom propre au complet, que l’on n’ose pas donner en entier. Dans ce cas, ils sont précédés et suivis d’une espace :
Les points de suspension servent à signaler l’omission d’un mot ou d’un passage dans une citation (voir aussi 7.2.7 Omissions et ajouts dans les citations). Pour bien montrer qu’ils ne font pas partie de la citation, on les place entre crochets. On évitera d’employer à cette fin les parenthèses, qui pourraient être attribuées à l’auteur de la citation :
À noter qu’il n’y a pas d’espace de part et d’autre des points de suspension et que l’ensemble formé par les crochets et les points de suspension s’espace comme un mot ordinaire.
Les points de conduite, suite de points ainsi appelés parce que leur rôle est de guider l’œil, se rencontrent souvent dans les tableaux, les index et les tables des matières :
Dans la correspondance, on rencontre parfois, dans l’angle inférieur droit de la première page, la mention …2 ou …/2, qui signale que la lettre comprend une deuxième page, et ainsi de suite pour les pages suivantes.
Pour indiquer que l’on doit tourner la page, on peut aussi placer des points de suspension de part et d’autre d’une oblique, sans mentionner de numéro de page :
Cette dernière indication, qui figure dans le coin inférieur droit de la page, est parfois remplacée par l’abréviation T.S.V.P. (tournez s’il vous plaît).
Voir aussi 6.12.4 Pagination, et 8.1.15 Pagination.
Les points de suspension sont suivis d’une majuscule lorsqu’ils équivalent à un point; ils sont suivis de la minuscule quand on leur attribue la valeur d’une virgule ou d’un point-virgule. Il va sans dire que l’emploi de la majuscule après les points de suspension est parfois affaire d’interprétation personnelle :
Lorsqu’une phrase se termine par des points de suspension, il ne faut pas mettre de point final. Il convient également de respecter la règle communément admise qui veut que les points de suspension se confondent avec le point abréviatif :
Les points de suspension se placent généralement devant la virgule et le point-virgule :
La place des points d’interrogation et d’exclamation par rapport aux points de suspension est déterminée par le sens de la phrase. Si c’est la phrase interrogative ou exclamative elle-même qui est interrompue, les points de suspension viennent en premier :
Si c’est la suite de la phrase ou la phrase suivante qui est laissée en suspens, ils sont placés après :
Les parenthèses comportent une forme ouvrante et une forme fermante. Ce signe sert surtout à isoler, dans le corps d’une phrase ou d’un paragraphe, des explications ou des éléments d’information utiles à la compréhension du texte, mais non essentiels. Les parenthèses jouent un rôle important dans les textes scientifiques, techniques, juridiques et administratifs, mais il faut se garder d’en abuser.
Les parenthèses peuvent contenir des indications très variées, notamment :
Une date, un pourcentage
Un renvoi, une référence bibliographique
Une formule, une expression algébrique ou mathématique
Une définition ou une simple explication
Des renseignements étymologiques
Une traduction
Un sigle ou l’explication d’un sigle
Des mots inversés dans un index alphabétique
Un commentaire formulé à titre personnel
Un autre signe de ponctuation
Un nom de lieu
La parenthèse fermante s’emploie après un chiffre ou une lettre devant les subdivisions d’un texte ou les éléments d’une énumération :
Les chiffres peuvent aussi être suivis d’un point ou du signe « ° » en position supérieure, mais sans parenthèse fermante :
Pour donner au lecteur le choix entre le singulier et le pluriel, certains admettent que l’on place la marque du pluriel entre parenthèses :
Ces formes télescopées présentent cependant l’inconvénient de rendre la phrase presque illisible. Il est préférable soit d’employer uniquement le pluriel, soit d’utiliser le tour le ou les (la ou les), qui entraîne l’accord du nom et du verbe au pluriel. Dans certains cas, on peut aussi reformuler :
Ces observations s’appliquent également à l’indication des formes féminines entre parenthèses (voir 9.1.2 Formes masculine et féminine au long).
Un passage figurant entre parenthèses ne doit pas être inséré dans un texte déjà écrit entre parenthèses. Il faut, dans ce cas, recourir aux crochets :
Bien que l’on observe parfois le contraire, les parenthèses tendent nettement, dans l’usage, à l’emporter sur les crochets lorsque les deux signes sont employés concurremment. Aussi convient-il d’utiliser d’abord les parenthèses,puis les crochets, ces derniers faisant office de sous-parenthèses.
Le rédacteur peut cependant être obligé d’inverser cet ordre. Par exemple, s’il insère dans une citation un commentaire personnel contenant un élément entre parenthèses, il doit utiliser les crochets avant les parenthèses, car la règle veut que toute intervention d’un tiers dans une citation soit signalée par les crochets :
Il est préférable de ne pas placer côte à côte deux passages figurant entre parenthèses. Lorsque cette situation se présente, on isole le deuxième élément au moyen des crochets :
À moins d’une convention ou d’une contrainte particulière, qui exigerait par exemple que tel ou tel type de données figure toujours entre crochets, le texte entre parenthèses doit en principe contenir l’élément entre crochets :
Pour éviter la répétition des parenthèses, on peut également, dans certains cas, recourir aux tirets (voir 6.10.7 Avec les parenthèses).
Lorsqu’il est fondu dans la phrase, un passage entre parenthèses ne prend la majuscule que s’il commence par un nom propre :
Lorsqu’un texte entre parenthèses est un fragment de phrase, la parenthèse ouvrante n’est jamais précédée d’une virgule, d’un point-virgule ou des deux points. Si le sens de la phrase réclame l’emploi de l’un de ces signes, il faut le placer après la parenthèse fermante :
Lorsque le texte entre parenthèses constitue une phrase indépendante, la parenthèse ouvrante est, selon le cas, précédée d’un point, d’un point abréviatif, d’un point d’interrogation, d’un point d’exclamation ou des points de suspension :
À l’intérieur des parenthèses, on doit appliquer les règles générales de la ponctuation.
Quand le texte entre parenthèses est considéré comme une phrase indépendante — auquel cas il commence par une majuscule, — il faut placer la ponctuation finale (point, point d’interrogation, point d’exclamation, points de suspension) devant la parenthèse fermante et non après :
On écrirait aussi correctement, à condition de déplacer le point et de mettre une minuscule initiale au texte figurant entre parenthèses :
Comme les parenthèses, les crochets comportent une forme ouvrante et une forme fermante. Ils sont toutefois moins utilisés que les parenthèses, car ils s’emploient dans des contextes bien particuliers.
On emploie les crochets pour intercaler un élément à l’intérieur ou à côté d’un passage figurant lui-même entre parenthèses (voir 6.8.4 Répétition des parenthèses).
Les crochets encadrent souvent les formules algébriques ou mathématiques :
On observera que, si les crochets sont subordonnés aux parenthèses dans la langue générale, c’est l’inverse qui se produit dans le langage de l’algèbre.
Dans les dictionnaires, notamment, la transcription phonétique des mots est donnée entre crochets :
Quand on retranche d’une citation un passage jugé inutile ou non pertinent, on remplace les mots supprimés par des points de suspension encadrés de crochets :
Il faut se garder d’indiquer uniquement les points de suspension ou de remplacer les crochets par des parenthèses, car l’interruption pourrait alors être attribuée à l’auteur même de la citation.
On insère entre crochets tout renseignement dont le lecteur peut avoir besoin pour bien comprendre une citation :
Les crochets servent également à intercaler une réflexion personnelle à l’intérieur d’une citation. Cette réflexion peut consister simplement en un point d’exclamation ou en un point d’interrogation :
Quand une citation comporte un mot étrange ou mal orthographié, on le fait suivre du mot sic, écrit en italique et entre crochets :
Bien que sic s’écrive parfois entre parenthèses, il est préférable d’employer les crochets, qui marquent hors de tout doute l’intervention d’un tiers. Cela dit, l’emploi des parenthèses n’est pas à exclure dans tous les cas. Placé entre parenthèses, le mot sic indique que c’est l’auteur lui-même qui porte un jugement sur les propos qu’il rapporte. On pourrait ainsi trouver sous la plume d’un journaliste :
Voir aussi 7.2.7 Omissions et ajouts dans les citations.
Simple ou double, le tiret a principalement pour rôle de créer un effet d’insistance et de signaler un changement de niveau dans le discours. Comme il détache les éléments de la phrase plus nettement que ne le fait la virgule, le tiret contribue à la clarté de l’expression et facilite ainsi la tâche au lecteur. Il faut toutefois se garder d’abuser du tiret sous peine de lui faire perdre de son efficacité et de sa puissance expressive.
Le tiret marque un changement d’interlocuteur dans un dialogue :
Dans les comptes rendus de réunions, le tiret sépare le nom de l’interlocuteur du texte de son intervention; il est alors le plus souvent précédé d’un point :
Le tiret peut s’employer pour distinguer les éléments d’une énumération présentée à la verticale :
Le tiret sépare les titres de chapitres ou de subdivisions des lettres ou des numéros qui leur sont attribués. Dans cet emploi, les tirets sont souvent, mais non obligatoirement, précédés d’un point :
On peut aussi, dans ce dernier cas, ne mettre que le point à la suite du chiffre ou de la lettre (voir aussi 6.3.3 Dans les titres) :
Le tiret sert enfin à séparer les éléments d’un sommaire, sorte de table des matières que l’on place au début d’un livre ou d’un chapitre. Dans cet emploi, le tiret est très souvent précédé d’un point :
Chapitre II
L’histoire des jardins
Le mythe du paradis terrestre. — Le jardin dans les civilisations orientales. — Le jardin au Moyen Âge. — Les jardins de la Renaissance. — Le jardin après la révolution industrielle. — Le jardin au XXe siècle.
Comme le tiret ressort davantage que la virgule du point de vue graphique, il est plus apte que cette dernière à capter l’attention du lecteur. Aussi le tiret est-il le signe tout désigné pour souligner une opposition ou une conclusion inattendue, pour créer un effet de chute ou d’insistance :
Généralement, le tiret indique la répétition dans l’usage européen, la nullité dans l’usage canadien. Il convient de faire à ce sujet deux mises au point :
Si les ouvrages européens donnent bel et bien le tiret comme un signe de répétition, un nombre non négligeable d’entre eux mettent en garde contre l’ambiguïté que peut entraîner l’emploi de ce signe dans des colonnes de chiffres, le tiret pouvant dans ce contexte être interprété comme un signe de nullité. À noter, comme le rappellent ces ouvrages, que le danger d’équivoque disparaît quand le tiret concerne des mots :
Dans l’usage canadien, le tiret marque effectivement la nullité. Cependant, son emploi dans un tableau n’en demeure pas moins potentiellement équivoque, ne serait-ce que parce qu’il est considéré comme un signe de répétition dans la plus grande partie de la francophonie.
C’est pourquoi dans tous les contextes où son emploi peut prêter à confusion, notamment dans les tableaux comportant des chiffres, il est préférable de remplacer le tiret par une mention qui soit interprétée de la même façon par tous les francophones, en l’occurrence par des zéros ou par les mots néant, rien ou non déterminé (n.d.).
Pour indiquer la répétition, on utilise les guillemets (voir 7.3.1 Tableaux et catalogues) ou le mot idem.
Dans les index, les dictionnaires, les lexiques, etc., le tiret sert à remplacer un mot vedette. Cette fonction est aussi parfois remplie par le tilde (~). À noter que, dans les lexiques et les dictionnaires, le tiret marque la répétition autant dans l’usage canadien que dans l’usage français (voir aussi 6.8.1 Contenu des parenthèses) :
Les tirets, comme les parenthèses et la double virgule, servent à insérer des éléments qui pourraient être retranchés de la phrase sans que le sens de cette dernière s’en trouve radicalement altéré. Cependant, alors que les parenthèses contiennent une information que l’on juge souvent accessoire, les tirets encadrent des mots que l’on désire mettre en relief :
Pour éviter la répétition des parenthèses, on recourt le plus souvent aux crochets (voir 6.8.4 Répétition des parenthèses), mais on peut aussi utiliser les tirets :
Un passage entre tirets peut également contenir un élément entre parenthèses :
Que le tiret soit simple ou double, on doit employer la ponctuation exigée par le sens de la phrase. Voici les principales règles qui s’appliquent.
Lorsque les tirets n’ont d’autre fonction que de remplacer un signe, par exemple une virgule, ils ne sont accompagnés d’aucune ponctuation :
Le passage figurant entre tirets doit contenir la ponctuation exigée par le sens de l’énoncé. Si le passage se termine par un point d’interrogation, un point d’exclamation ou des points de suspension, cette ponctuation doit être placée devant le second tiret :
Lorsque le passage entre tirets doit être suivi d’une virgule, les auteurs hésitent sur la place que doit occuper la virgule par rapport au tiret terminal. Du point de vue logique, et dans la mesure où on assimile les tirets aux parenthèses, on s’attendrait à trouver la virgule après le second tiret. Du point de vue esthétique, cependant, certains estiment qu’il vaut mieux placer la virgule devant le second tiret. Il convient de considérer les deux façons de faire comme acceptables :
À la différence de la parenthèse fermante, le tiret terminal disparaît devant les deux points et le point-virgule :
On omet le second tiret lorsqu’il coïncide avec la ponctuation finale de la phrase : point d’interrogation, point d’exclamation, points de suspension, point final, point abréviatif :
On peut placer le tiret après tout signe de ponctuation que l’on désire renforcer. Le tiret prolonge ainsi la pause indiquée par la virgule, le point-virgule, le point final, etc. :
Il convient de noter que le besoin de coupler le tiret à un autre signe de ponctuation se fait rarement sentir dans la langue administrative, et que ce procédé peut facilement devenir redondant.
L’astérisque est un signe typographique en forme d’étoile. À noter que le mot astérisque est du genre masculin.
Placé après le mot, l’astérisque indique un renvoi. Il est rappelé en bas de page et suivi du texte de la note. L’astérisque ne peut signaler plus de trois renvois par page. Un astérisque simple signale la première note; deux astérisques, la deuxième; trois astérisques, la troisième (*, **, ***).
L’astérisque peut remplacer un nom propre, suivre les lettres X, Y, Z, N, ou l’initiale du nom que l’on ne veut pas révéler. Dans cet emploi, l’astérisque est le plus souvent triple :
Les points de suspension, toutefois, sont beaucoup plus fréquents aujourd’hui que l’astérisque dans cet emploi (voir 6.7.2 Signe de substitution).
L’astérisque précède les mots dont la forme est hypothétique dans les dictionnaires, les ouvrages philologiques ou étymologiques :
Les mots qui commencent par un h aspiré sont signalés par un astérisque dans certains dictionnaires :
L’astérisque s’emploie également dans les dictionnaires pour renvoyer à une entrée. Il est dans ce cas placé après le mot.
Employé seul ou en triangle, l’astérisque peut marquer une coupure importante entre deux paragraphes.
L’astérisque peut par convention se voir attribuer diverses valeurs : dans un ouvrage de langue, il peut signaler une forme fautive; dans un lexique, une forme uniformisée ou normalisée. Dans tous les cas, il importe d’indiquer clairement, au début de l’ouvrage ou de l’article, la signification qu’il convient de donner à l’astérisque.
La barre oblique est aussi appelée barre transversale, barre de fraction, ou simplement oblique.
Dans les unités de mesure, la barre oblique est l’équivalent des prépositions par ou à :
Selon une norme de l’AFNOR, qui remonte à 1951, l’oblique ne doit être employée qu’avec les symboles des unités de mesure. Il serait fautif d’écrire :
Il faudrait plutôt écrire par exemple :
Cette règle n’a cependant pas dans la réalité un caractère absolu. De nombreux ouvrages contiennent des exemples d’unités de mesure, écrites au long, qui sont employées avec l’oblique plutôt qu’avec les prépositions par ou à .
L’oblique est le symbole de la division dans les fractions :
Il faut s’abstenir de faire suivre la fraction d’un e en exposant :
Bien que cette graphie se rencontre parfois, elle est condamnable en raison de sa redondance (voir aussi 2.3.2 Fractions ordinaires).
L’oblique fait partie de certaines abréviations consacrées :
Dans la correspondance, on utilise souvent la barre oblique, concurremment ou non avec les points de suspension, pour indiquer que la lettre se poursuit (voir aussi 6.7.5 Pagination) :
Dans des contextes variés, notamment dans les télécopies, on peut utiliser l’oblique pour séparer les numéros de page du nombre total de pages que contient le document. Ainsi, une page portant la mention
serait la cinquième d’un texte qui en comporterait dix.
Dans la langue générale, on recourt souvent à l’oblique pour indiquer que l’on a le choix entre deux possibilités. Dans la phrase suivante, l’oblique montre qu’il existe deux constructions possibles :
L’oblique sert également à opposer deux notions ou à séparer divers aspects d’une même réalité :
En linguistique, l’oblique s’emploie aussi pour rapprocher ou opposer des mots :
Comme l’oblique peut remplacer des prépositions ou des conjonctions, elle sert fréquemment à former des expressions elliptiques. Dans l’exemple suivant, l’oblique équivaut à la préposition entre :
Il faut toutefois se garder d’abuser de ce procédé, car les expressions ainsi créées peuvent être difficiles à lire à haute voix. Elles peuvent aussi être difficiles à comprendre et prêter à confusion.
L’oblique remplace à tort le trait d’union dans des expressions comme :
Dans la réalité, ces expressions sont presque toutes exclusivement écrites avec un trait d’union.
L’expression et/ou, qui est un calque de l’anglais and/or, est passée dans la langue malgré les protestations des grammairiens, et il serait vain de vouloir la proscrire. Elle signifie qu’il y a possibilité d’addition ou de choix. Ainsi, la phrase :
signifie que les gestionnaires réduiront à la fois leur personnel et leurs dépenses, ou qu’ils réduiront l’un ou l’autre de ces deux éléments. Bien que l’expression soit jugée commode par certains, il faut éviter d’en abuser, car le texte peut rapidement devenir lourd et difficile à lire.
À noter par ailleurs qu’il vaut mieux employer le tour et/ou tel quel — l’expression étant de toute façon maintenant admise — que de recourir à un calque déguisé comme et (ou).
La barre oblique sert à séparer des vers qu’on cite sans les détacher du texte :
À noter que dans ce cas la barre oblique est précédée et suivie d’une espace.
Le tableau suivant donne l’espacement entre les signes de ponctuation et les mots.
Lorsqu’un signe de ponctuation, quel qu’il soit (virgule, point, etc.), est collé à un mot, il forme un tout avec ce mot, et l’ensemble ainsi formé s’espace comme un mot ordinaire. Il en va de même des signes doubles, comme les crochets, les guillemets, les parenthèses et les tirets.
Signe | Avant le signe | Après le signe |
---|---|---|
Astérisque (devant le mot) | espace | rien |
Astérisque (après le mot) | rien | espace |
Barre oblique | rien | rien |
Crochet ouvrant | espace | rien |
Crochet fermant | rien | espace |
Deux points | espace insécable | espace |
Guillemet français ouvrant | espace | espace insécable |
Guillemet français fermant | espace insécable | espace |
Guillemet anglais ouvrant | espace | rien |
Guillemet anglais fermant | rien | espace |
Parenthèse ouvrante | espace | rien |
Parenthèse fermante | rien | espace |
Point | rien | espace |
Point d’exclamation | rien | espace |
Point d’interrogation | rien | espace |
Points de suspension | rien | espace |
Point-virgule | rien | espace |
Tiret | espace | espace |
Virgule | rien | espace |
Virgule décimale | rien | rien |
© Services publics et Approvisionnement Canada, 2024
TERMIUM Plus®, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada
Outils d'aide à la rédaction – Le guide du rédacteur
Un produit du Bureau de la traduction