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La féminisation des textes a pour objet de rendre les femmes plus visibles dans les communications et de substituer aux tournures sexistes des expressions et des périphrases non sexistes. La présence des femmes est de plus en plus marquée dans des documents comme les conventions collectives, les manuels scolaires, les formulaires à caractère administratif, les textes et discours de nature politique.
Les techniques de féminisation proposées ci-après respectent les directives émises par le Conseil du Trésor concernant l’élimination des stéréotypes sexistes et s’alignent généralement sur les recommandations de l’Office de la langue française du Québec. Il importe de préciser que la féminisation des textes ne comporte aucun caractère obligatoire. C’est à l’auteur d’établir la nécessité d’y avoir recours dans son texte. Il faut faire preuve de jugement et, bien entendu, respecter les usages et directives du ministère ou de l’organisme intéressé.
Si on choisit de féminiser un texte, deux techniques de féminisation sont privilégiées :
D’autres techniques peuvent être utilisées dans certains cas. Elles sont décrites plus loin.
La forme masculine et la forme féminine du nom ou du pronom sont écrites toutes deux, au long, l’une à côté de l’autre :
Il est fortement déconseillé d’avoir recours aux parenthèses, au trait d’union ou aux barres obliques pour l’inscription du féminin. Ces formes télescopées ne sont pas conformes aux règles grammaticales et nuisent à la clarté de la communication :
Voici donc les principes à respecter lorsqu’on écrit les deux formes au long.
Les adjectifs et les participes passés se mettent au masculin pluriel lorsqu’ils se rapportent à la fois au nom masculin et au nom féminin. Si les deux noms sont au singulier, l’accord peut se faire au masculin singulier si cela n’entraîne pas d’ambiguïté :
Certains proposent de faire l’accord avec le nom le plus rapproché; c’est donc dire que, dans certains cas, l’accord pourrait se faire au féminin pluriel :
Ce type d’accord peut être considéré comme une survivance de la langue classique. Cependant, il est susceptible d’introduire une confusion là où l’adjectif ou le participe ne se rapporte qu’à un seul des noms. S’il y a danger d’ambiguïté, il vaut mieux éviter ce procédé.
On place indifféremment la forme masculine ou la forme féminine en premier lieu dans l’énoncé :
Cependant, pour des raisons d’euphonie, le nom qui régit l’accord (souvent le nom masculin) est placé le plus près possible du mot à accorder lorsque les noms sont accompagnés d’un adjectif ou d’un participe [voir aussi 9.1.2a) Formes masculine et féminine au long] :
Certains ont proposé de respecter l’ordre alphabétique des lettres qui composent les termes, étant donné que cet ordre ne repose pas sur la hiérarchie des sexes :
Les articles définis et indéfinis sont répétés, en principe, devant chaque nom qu’ils modifient :
Lorsque la forme masculine et la forme féminine d’un nom sont les mêmes (nom épicène), il est possible — mais non recommandé — d’écrire le ou la ou un ou une devant le nom. Il est préférable d’écrire le mot au long après chaque article :
On répète aussi en principe les adjectifs :
Il est possible de supprimer l’article lorsque la forme masculine et la forme féminine désignent des personnes appartenant au même groupe :
Cependant, pour éviter tout risque d’ambiguïté, il n’est pas souhaitable de supprimer le deuxième élément d’un titre de fonction comportant un trait d’union :
Il en va de même des titres de fonction formés d’un nom et d’un adjectif :
Il est admis de ne pas répéter inutilement certains éléments de la phrase :
Quand les formes des deux genres ont été utilisées dans une phrase, on peut ensuite avoir recours au pronom masculin pluriel :
Quand on a utilisé dans une phrase soit un nom collectif comme personnel, soit un terme pluriel qui, comme cadres, est dit épicène — c’est-à-dire un terme qui s’écrit de la même façon au masculin et au féminin, — on se sert des deux pronoms si l’on veut faire ressortir le féminin dans le texte :
Si la conjonction ou évoque une idée d’addition, le verbe se met au masculin pluriel :
Si la conjonction ou implique une disjonction ou une opposition entre les noms, le verbe se met au singulier :
Si le rédacteur ne souhaite pas utiliser les formes des deux genres, il peut avoir recours à un autre procédé, que certains ont appelé « neutralisation du discours ». Ce procédé consiste en l’emploi de termes génériques et de tournures neutres. Il permet d’éviter les répétitions et peut être utilisé en alternance avec l’écriture des deux formes au long.
Par terme générique, on entend un terme qui convient à toute une catégorie ou à un genre, et non à un individu en particulier. Ce terme peut désigner à la fois les hommes et les femmes, comme personne ou gens. Ce peut être également un collectif :
Les termes épicènes pluriels peuvent aussi jouer le rôle de génériques :
Il faut éviter l’emploi de titres génériques formés avec le mot homme :
Par tournure neutre, on entend une formule impersonnelle ou une tournure de phrase comportant un verbe à l’infinitif ou un nom :
On peut, selon le contexte, utiliser les pronoms impersonnels on ou il au lieu des pronoms personnels :
Les formulations impersonnelles sont particulièrement utiles dans les formulaires et les descriptions de poste, ainsi que dans les textes administratifs en général.
Dans certains cas, il est possible d’opter pour l’incise hommes et femmes ou encore homme ou femme afin d’intégrer plus aisément l’élément féminin dans la phrase :
Pour éviter les répétitions qui alourdissent le texte, il est souvent souhaitable de reformuler la phrase, c’est-à-dire d’en modifier la structure :
Dans la mesure du possible, il est conseillé d’avoir recours à la voix active, la voix passive impliquant l’usage d’articles, d’adjectifs et de participes propres à la forme masculine et à la forme féminine. L’emploi de la forme active permet d’éviter toute ambiguïté ou d’éliminer l’effet de répétition :
Selon la grammaire traditionnelle, le genre masculin n’est pas uniquement l’expression du sexe masculin : il sert aussi de genre commun ou de genre neutre.
Afin d’éviter les redondances qui surchargeraient un texte, certains choisissent de placer en début de texte une note explicative précisant que le masculin est utilisé comme genre neutre pour désigner à la fois les hommes et les femmes :
Toutefois, l’emploi d’une telle note, qui ne féminise pas vraiment le texte, n’est pas une solution à privilégier.
Quelques organismes proposent comme méthode de féminisation l’alternance des genres :
Si ce procédé présente l’avantage de la concision, son emploi est cependant délicat. Il faut veiller à ce que le message ne prête à aucune confusion.
Quelques organismes expérimentent l’emploi du féminin dit générique, c’est-à-dire du féminin utilisé comme genre neutre dans les textes. Dans le cas d’organismes regroupant uniquement ou presque exclusivement des femmes, par exemple, le féminin a la même valeur que le masculin neutre et est utilisé pour désigner l’ensemble des membres ou une personne indéterminée :
Il importe de préciser que le féminin dit générique est une notion tout à fait nouvelle, donc absente des grammaires et ouvrages de langue courants. Cette technique avant-gardiste est restreinte à certains milieux.
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