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À partir de 1587 et jusqu’à récemment, l’avocat du diable était le religieux de l’Église catholique romaine chargé de trouver des arguments contre la canonisation d’un candidat. Son rôle était de rechercher les « mauvaises actions » que cette personne pouvait avoir commises (signes de l’influence du diable sur son comportement) et de mettre en doute ses mérites. Il fallait s’assurer que le candidat avait eu un comportement exemplaire et qu’il était digne d’être nommé saint. La fonction d’avocat du diable a été abolie en 1983 par le pape Jean-Paul II. Le terme avocat du diable, du latin advocatus diaboli, se rend en anglais par devil’s advocate.
L’expression se faire l’avocat du diable (ou jouer l’avocat du diable) serait apparue au milieu du 18e siècle. Elle signifie « défendre une opinion contraire à celle de son interlocuteur ou de la majorité, ou une cause considérée comme mauvaise et difficile à défendre, sans pour autant y adhérer », « prendre malicieusement le contrepied d’une accusation, d’une critique ». On peut se faire l’avocat du diable pour différentes raisons, suivant le contexte.
Souvent, il s’agit d’une technique utilisée pour amener l’auditoire à considérer le point de vue des deux parties et à se forger une opinion objective et argumentée, ce qui permet d’enrichir le débat :
… la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) a décidé d’inonder Twitter lors du premier débat des chefs présenté dimanche soir. Elle espère ainsi avoir pu se « faire l’avocat du diable » et avoir permis aux jeunes et aux moins jeunes d’observer la joute électorale sous un angle différent.
Le Devoir, 20 août 2012
On peut aussi se faire l’avocat du diable pour amener une personne à répondre elle-même à la question qu’elle a posée ou pour définir clairement les positions de l’initiateur du débat :
J’aimerais en quelque sorte me faire l’avocat du diable et vous poser des questions qui, sans nécessairement refléter mes vues sur la question, me donneront une idée de ce à quoi vous faites face quand vous parlez de droits d’auteur.
Témoignages du Comité permanent du patrimoine canadien, 20 avril 2010
Enfin, on qualifiera d’avocat du diable celui qui défend une cause choquante ou amorale, quasi perdue d’avance, ou une personne dont la culpabilité est certaine :
[La présidente de l’Union pour les droits des fumeurs adultes] a conscience de se « faire l’avocat du diable », alors qu’en France 73 000 personnes meurent chaque année du tabac, mais veut que « lors des débats autour du tabac, la parole ne soit pas donnée qu’aux anti-tabac ».
L’Express, 29 mai 2012
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