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On hésite souvent sur la façon correcte d’écrire les toponymes étrangers. Certains noms possèdent un équivalent reconnu en français – comme Barcelone, Floride, Londres ou Rome –, mais beaucoup d’autres sont orthographiés de diverses façons dans les dictionnaires. Ce sont des traductions consacrées par l’usage. De même, quantité de lieux ne sont pas désignés sous le même nom d’une langue à l’autre, notamment en anglais et en français. C’est le cas d’un bon nombre de villes qui ont conservé leur appellation originale en anglais, mais non en français :
Il faut donc toujours faire preuve de prudence dans ce domaine. Devant les caprices de l’usage, le rédacteur doit consulter les sources récentes les plus fiables, à commencer par de bons dictionnaires de noms propres. On surveillera l’usage des médias d’information de bonne tenue, tant au Canada qu’en Europe.
Internet ainsi que l’utilisation judicieuse des moteurs de recherche peuvent permettre de découvrir des ressources précieuses. On s’en tiendra à des sites linguistiques de bonne réputation et à des publications sérieuses de langue française.
Le fait qu’une graphie est la plus employée sur la Toile ne signifie pas qu’elle est la plus valide. Il faut filtrer ses recherches et garder en tête que n’importe qui peut publier n’importe quoi dans Internet.
L’orthographe des noms géographiques varie parfois d’un ouvrage à l’autre. Par exemple, le nom du Koweït s’écrit selon différents dictionnaires et encyclopédies Koweït, Koweit, Kuwait ou Kuweit. Pour la capitale de la Somalie, on relève les variantes Mogadiscio, Mogadishu, Muqdisho. Si l’on veut faire un choix éclairé, il faut s’appuyer sur certains principes :
Lorsque l’usage est hésitant, on doit néanmoins choisir la forme la plus française possible. Par exemple, Koweït est préférable à Kuwait. De même, on évitera d’écrire Muqdisho au lieu de Mogadiscio.
Il faut noter que les noms employés aux Nations Unies ne correspondent pas toujours à l’usage courant. Il faut distinguer les noms en usage dans la correspondance diplomatique et ceux figurant dans les dictionnaires et journaux français.
Par exemple, on parle officiellement de la Moldova dans les cercles diplomatiques, tandis que l’usage courant penche pour Moldavie.
Par ailleurs, certains surnoms ont cessé d’être utilisés quand une région est devenue un État souverain. C’est le cas de Kirghizie et de Turkménie, devenues Kirghizistan et Turkménistan.
La Birmanie a été rebaptisée Myanmar. Toutefois, ce nom est controversé et le Canada emploie Birmanie dans les textes diplomatiques. Le Canada appelle aussi officiellement République de Macédoine ce que d’autres États désignent comme l’ex-République yougoslave de Macédoine.
Il convient de noter que Le Petit Larousse signale les graphies francisées de certains noms de pays et de villes :
On peut donc utiliser ces graphies sans problème.
Par ailleurs, certaines appellations sont d’usage courant, mais ne figurent pas dans les dictionnaires, parce qu’il s’agit de surnoms :
Il n’est pas obligatoire de conserver les signes diacritiques des langues étrangères. Toutefois, leur omission peut être considérée comme une altération de la graphie originale. Il faut garder en tête que les accents de toutes sortes, les trémas, les tildes, les barres, etc. infléchissent la prononciation. Les rédacteurs ont tendance à conserver les signes des langues européennes.
Il serait donc préférable d’écrire :
Les ouvrages spécialisés, particulièrement certains dictionnaires, encyclopédies et atlas, recourent à des graphies savantes, qui s’écartent de l’usage courant. Elles peuvent dérouter le lecteur. Aussi est-il préférable en général d’éviter certaines graphies qui visent à refléter la prononciation exacte du nom dans la langue d’origine, comme :
On trouve généralement le genre des noms de pays dans les dictionnaires courants. L’emploi ou non de l’article est rarement précisé. Par exemple, beaucoup de rédacteurs écrivent le Bahreïn, alors que ce toponyme ne prend pas l’article. La préposition à employer n’est pas plus indiquée (à Bahreïn).
Malheureusement, les ouvrages de référence donnent peu de précisions sur le genre, l’article et la préposition à employer avec les États fédératifs, les régions, les villes, etc. On arrive parfois à trouver ces renseignements, par hasard, dans le corps de l’article.
Par contre, le rédacteur doit souvent se livrer à des contorsions si le genre n’est pas précisé. On peut employer un générique comme « l’État de », « la province de », « la région de », etc. :
Dans un long texte, cette méthode a ses limites. On doit alors utiliser un article. Dans les deux cas précédents, on sera porté à écrire :
Il n’existe pas de règle établie, mais Grevisse fait observer que la finale en a semble attirer les noms vers le masculin :
On peut également avancer que les finales en ie amènent souvent le féminin :
Voir LISTE DES NOMS DE PAYS pour obtenir une liste des noms de pays avec le genre, l’article et la préposition à employer.
Lorsqu’un substantif et un adjectif forment un toponyme administratif, ils sont reliés par un trait d’union, et chacun des termes commence par la majuscule. Car il ne faut pas confondre Australie occidentale et Australie‑Occidentale : la première expression est une dénomination géographique qui désigne de façon générale la partie Ouest de l’Australie, tandis que la seconde est la dénomination administrative officielle de l’un des six États fédératifs formant l’Australie. D’où le trait d’union et la majuscule à « Occidentale ». On peut faire la même distinction entre Virginie occidentale et Virginie-Occidentale.
Lorsque plusieurs toponymes sont juxtaposés pour désigner un État, il convient de les relier par des traits d’union :
Si, au contraire, les toponymes ne sont employés que dans un sens géographique, on ne met pas de trait d’union :
Il arrive que l’on crée une dénomination administrative en juxtaposant deux toponymes de genres différents. Dans ce cas, l’euphonie veut que l’on confère à la nouvelle entité le genre du premier substantif :
Lorsqu’un toponyme comprend un point cardinal introduit par la préposition de ou l’article contracté du, les éléments ne sont pas reliés par un trait d’union :
Si le toponyme comporte en outre un adjectif, cet adjectif est relié au reste du nom par un trait d’union :
Si un toponyme comprenant un point cardinal est juxtaposé à un autre toponyme pour former une dénomination administrative, tous les éléments sont reliés par des traits d’union :
La juxtaposition directe d’un toponyme et d’un point cardinal, sans préposition ou article contracté, exige trait d’union et majuscules initiales :
Le nom des océans fait exception à cette règle :
Remarque : Le gentilé des toponymes qui comportent un point cardinal se forme avec le trait d’union et la majuscule initiale :
Toutefois, ces formes, quoique répandues, peuvent être remplacées par des tournures plus françaises, mais plus longues :
Pour plus de renseignements, voir LISTE DES NOMS DE PAYS.
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