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périphrase

La périphrase est une figure de style qui consiste à utiliser plusieurs mots pour désigner une chose qui pourrait l’être avec un seul mot.

  • le roi des animaux (le lion)
  • le petit écran (la télévision)
  • l’astre du jour (le soleil)
  • le pays des kangourous (l’Australie) 

La périphrase peut aussi être composée de plusieurs phrases, comme dans cet exemple tiré de la fable de La Fontaine Le chêne et le roseau, où l’auteur présente le chêne :

  • Celui de qui la tête au ciel était voisine
    Et dont les pieds touchaient à l’Empire des Morts 

Nécessaire, poétique ou péjorative, la périphrase est souvent descriptive, reprenant une caractéristique du concept désigné. Certains ouvrages de référence disent que la périphrase n’est en réalité qu’une utilisation choisie de la métaphore, de la métonymie ou de l’antonomase, alors que d’autres ouvrages disent qu’elle est une figure de style en soi. Il faut simplement retenir qu’elle est utile pour mettre de la couleur dans un texte et éviter des répétitions parfois lourdes.

Fonctions

La périphrase permet d’éviter de répéter un mot qu’on vient juste d’utiliser :

  • Nous avons mis le cap sur le Japon au printemps pour faire un reportage sur ses attraits touristiques. En effet, le pays du soleil levant ne manque pas d’intérêts pour les voyageurs.

Elle permet aussi d’atténuer une réalité difficile ou d’embellir une situation :

  • La pauvre n’avait plus toute sa tête. (au lieu de dire qu’elle était folle)

Au contraire, la périphrase peut ajouter une connotation négative :

  • Je me suis arrêté dans un village et j’ai demandé ma route à ce nain de jardin qui se disait propriétaire du seul restaurant aux alentours.

La périphrase peut aussi être utile pour désigner un nouveau concept avant qu’on lui attribue un nom officiel :

  • machine à sécher le linge (sèche-linge, sécheuse)

Attention à l’ambiguïté

Certaines périphrases sont connues et bien entrées dans l’usage, ou sont si évidentes que le lecteur risque peu de se poser des questions.

Cependant, d’autres exigeront du lecteur une bonne connaissance générale ou un fort esprit de déduction pour comprendre de quoi l’auteur parle.

  • la cité corsaire (Saint-Malo)
  • la Ville-Lumière (Paris)
  • la Vieille Capitale (la ville de Québec)
  • la gracieuse de la savane (la gazelle)

Avant d’utiliser la périphrase, on doit se demander si le lecteur décodera facilement ce dont on parle. Ainsi, on se rappellera que la périphrase fait souvent appel à des réalités culturelles bien précises, ce qui peut rendre le message ambigu pour le lecteur.

  • l’homme du 18 juin (Charles de Gaulle)
  • la perturbatrice du repos des amants (la jalousie)

Enfin, il peut être souhaitable d’effectuer une petite recherche avant d’utiliser une périphrase. Par exemple, la ville des cent clochers désigne au moins huit villes (dont quatre en France). Dans ce cas, on devrait l’éviter ou nommer la ville en question juste avant dans le texte.