La présente version du Juridictionnaire a été archivée et ne sera plus mise à jour jusqu'à son retrait définitif.
Veuillez consulter la version remaniée du Juridictionnaire pour obtenir notre contenu le plus à jour, et n'oubliez pas de modifier vos favoris!
Le mot boycott et le préfixe de ses dérivés se prononcent soit à l’anglaise, soit comme s’ils s’épelaient boïcotte. La prononciation à la française (boi-kot) n’a pas été suivie dans l’usage.
Au pluriel, boycott prend le s : des boycotts.
L’orthographe [boycotte] est à proscrire.
Les deux mots s’emploient avec la préposition de ou sur. Avec de, pour désigner la nature de l’interdit : boycottage de consommation, boycottage de livraison, boycottage de production, ou sa source : boycottage d’un parti politique dirigé contre quelqu’un ou quelque chose. Avec sur, pour désigner l’objet de l’interdit : boycottage sur les matériaux. La préposition de s’emploie également dans ce deuxième cas.
De nombreuses définitions de la notion existent. Elles sont diverses, d’abord à cause de son imprécision, ensuite en raison de son champ d’application. La Charte des Nations Unies définit le boycott comme l’interruption complète ou partielle des relations économiques et des communications ferroviaires, maritimes, aériennes, postales, télégraphiques, radioélectriques et des autres moyens de communication.
Le mot boycott et ses dérivés s’emploient surtout en droit international économique, dans le droit du travail et en droit commercial, où ils offrent le plus d’exemples. Ils désignent généralement une mise à l’index concertée de produits d’une firme ou d’un État.
Cette mesure de contrainte a donné lieu, dans la documentation abondante publiée sur le sujet, à la mise en place de catégories typologiques du boycottage : le boycottage direct, indirect, dont les formes sont le boycottage primaire (exercé exclusivement sur la partie visée), le boycottage secondaire (exercé sur un ou des tiers neutres ou engagés et ayant des rapports quelconques avec la partie visée), le boycottage tertiaire, le boycottage d’alignement, d’élimination, le boycottage voie de fait, le boycottage-sanction, et ainsi de suite.
De plus en plus, le mot tend à être supplanté dans l’usage par une série de mots apparentés qui donnent une connotation plus positive à la notion ou qui la précisent davantage. Grève, clause de refus de travail, grève de solidarité, grève de sympathie, articles mis à l’index, produits interdits, marchandises intouchables, sanctions économiques.
Dérivés : boycottant, boycottante; boycotté, boycottée; boycotteur, boycotteuse. Le boycottant est l’auteur du boycottage, tandis que le boycotté est l’individu ou l’organisme visé par le boycottage. « Un rapport établi à Montréal en janvier 1977 par la Commission sur la cœrcition et la discrimination économiques a recensé cent quarante-quatre firmes canadiennes boycottées. » Le dérivé boycotteur est synonyme de boycottant et tend à supplanter ce dernier dans l’usage. On le rencontre dans la plupart des dictionnaires du 20e siècle.
© Centre de traduction et de terminologie juridiques (CTTJ), Faculté de droit, Université de Moncton