La présente version du Juridictionnaire a été archivée et ne sera plus mise à jour jusqu'à son retrait définitif.
Veuillez consulter la version remaniée du Juridictionnaire pour obtenir notre contenu le plus à jour, et n'oubliez pas de modifier vos favoris!
En droit, le mot contrainte a deux emplois bien distincts.
La contrainte peut servir une fin positive et être bénéfique : c’est la contrainte sociale que représente la loi, le règlement ou un code de discipline. Lorsqu’elle sert une fin négative, elle est le résultat d’une violence physique ou morale exercée sur une personne. La violence est ici la cause, la contrainte en est l’effet. En ce cas, la contrainte illicite est une atteinte illégitime provoquant chez une personne une crainte qui la détermine à agir contre sa volonté, par exemple à conclure malgré elle un acte juridique. Une contrainte pareille entraîne la nullité de l’acte accompli ou du consentement donné. « La contrainte vicie le consentement en entravant la liberté de choix. »
Ici, le mot contrainte est employé seul ou avec d’autres (intimidation, cœrcition) au sens de fait physique ou moral ayant forcé un individu, par une oppression de sa volonté, à commettre une infraction ou un crime. « L’usage de la contrainte rend une action cœrcitive. »
C’est la force à laquelle le prévenu n’a pas pu résister en commettant l’infraction reprochée. Contrainte physique, contrainte morale exercée par autrui. « La contrainte physique est clairement reconnue par la common law. » « La contrainte morale peut constituer un moyen de défense en droit pénal. »
Acte accompli sous l’empire de la contrainte. « Est nul le testament ou le codicille qui est fait sous l’empire de la contrainte. » « La volonté du testateur ne peut être soumise à la contrainte d’une autre personne. »
Être susceptible de contrainte par corps. « Lorsqu’il s’agit d’un cautionnement judiciaire, la caution doit, en outre, être susceptible de contrainte par corps. » « La contrainte par corps ne peut être prononcée contre les personnes civilement responsables. » « L’exécution de la condamnation à l’amende et aux frais peut être poursuivie par la voie de la contrainte par corps. »
La contrainte par corps peut être prononcée aussi en cas d’outrage au tribunal. Requérir une contrainte par corps. La règle 76.01 desRègles de procédure du Nouveau-Brunswick dispose que celle-ci s’applique « chaque fois qu’une loi prévoit la contrainte par corps, la mise sous séquestre ou quelque autre peine pour outrage au tribunal sans prévoir de procédure d’exécution. » « Le juge de la Cour du Banc de la Reine a le droit d’annuler une ordonnance de contrainte par corps pour outrage au tribunal si son obtention a été abusive. » Solliciter une ordonnance de contrainte par corps.
Au Québec, lors de l’adoption du Code de procédure civile en 1965, le législateur a aboli la contrainte par corps, sauf pour outrage au tribunal.
© Centre de traduction et de terminologie juridiques (CTTJ), Faculté de droit, Université de Moncton