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Commettre une erreur ayant supplanté errer au point que des dictionnaires du français d’aujourd’hui n’attestent plus ce sens primitif du verbe, on a voulu le bannir de la langue du droit, dont l’un des attributs, d’ailleurs, est qu’elle se plaît à émailler son discours de termes ou expressions sortis de la langue usuelle.
En outre, sous le vain prétexte de la promotion du langage simple et de la lisibilité, lesquels font à juste titre la chasse aux termes et aux tournures inutilement compliqués dans leur sens et leur maniement, on s’empêchera d’écrire, par exemple, que la Cour a erré en statuant comme elle l’a fait. « L’arbitre a erré dans la compréhension du litige dont il était saisi. » « Étant donné la protection offerte par la clause privative, la Commission a le droit d’errer et pareille erreur ne sera pas susceptible de révision. »
L’emploi de ce verbe permet de varier l’expression quand l’accumulation de l’erreur risque d’entraîner une répétition de mots. « La Cour d’appel a-t-elle erré en droit en décidant à l’unanimité que le premier juge avait commis une erreur de droit dans l’interprétation qu’il a donnée de cet article. » « Il n’a pas été établi que la Régie avait erré en droit ou avait commis une erreur manifeste et dominante en fait. »
On dit errer en droit, errer en fait, mais commettre une erreur de droit (et non [en] droit), commettre une erreur de fait (et non [en] fait).
Toutefois, l’usage actuel tend de plus en plus à remplacer errer par des verbes ou des locutions verbales plus modernes (commettre une erreur, se méprendre, méconnaître, se tromper) ou encore par des tournures qui rendent l’idée de l’erreur commise (motif erroné, interprétation mal fondée).
En outre, errer dans la déclinaison verbale présente des difficultés d’emploi qui forcent à le remplacer avantageusement par un autre verbe.
L’erreur judiciaire ne se conçoit jamais comme le fait d’[errements] d’une autorité de justice. On est victime d’une erreur judiciaire et non d’[errements] judiciaires.
© Centre de traduction et de terminologie juridiques (CTTJ), Faculté de droit, Université de Moncton