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En plus d’être un barbarisme (le mot [s’objecter] n’existe pas en français), c’est un solécisme (objecter étant syntaxiquement construit à la forme pronominale) et un anglicisme (c’est sous l’influence de "to object" que l’on prête à objecter le sens anglais de s’opposer à quelque chose, de protester contre quelque chose). On le remplacera, selon les contextes d’emploi, par des locutions verbales telles que s’opposer à, être contre, différer d’opinion, s’inscrire en faux contre, s’élever contre. « L’avocat s’est opposé avec véhémence à la procédure irrégulière. » « La députée a déclaré qu’elle était contre cette motion. » « Le juge a dit qu’il différait d’opinion quant à cette interprétation de la règle de droit. » « Je m’inscris en faux contre de tels propos. » « Nous nous élevons contre pareils agissements. »
Le verbe modifie une suggestion, une opinion; en ce cas, il peut évoquer soit l’idée de réfutation, de contradiction, signifiant alors opposer une raison, un fait, une idée, un argument en réponse à une demande, à une affirmation, à une proposition, à une autre raison : « Il a objecté la règle 33 à (ou contre) l’opposition soulevée par la partie interrogeante », soit l’allégation, la contestation, signifiant alors opposer à quelqu’un une raison pour l’empêcher de dire, de faire valoir quelque chose : « Le tribunal lui objecte les moyens mêmes qu’elle avance. » « Il ne trouve rien à objecter à cet argument. »
Le verbe modifie une demande; en ce sens, il peut évoquer l’idée de prétexte, signifiant opposer une excuse, une raison à une demande, à une offre : « Il a objecté la défaillance de mémoire pour ne pas avoir à répondre à la question. » « Le candidat-juré a objecté la maladie pour ne pas faire partie du jury. »
Dans ce sens faible, le verbe objecter s’emploie alors en incise pour mettre l’accent sur le sujet de la proposition principale. « L’avocat de la partie adverse, a-t-il objecté, a eu amplement l’occasion d’interroger mon client. »
© Centre de traduction et de terminologie juridiques (CTTJ), Faculté de droit, Université de Moncton