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Le mot blâme et ses dérivés prennent l’accent circonflexe sur le a de la première syllabe.
Dans l’ordre de gravité des mesures disciplinaires, le blâme se situe en position intermédiaire entre l’avertissement et la suspension (d’un employé), la radiation (d’un avocat), la destitution (d’un magistrat) ou la déchéance (du père ou de la mère). « Le conseil de discipline de l’Ordre pourra prononcer soit le blâme, soit la radiation. »
En France, les nouvelles règles régissant la profession d’avocat ont remplacé la réprimande, peine qui suivait l’avertissement dans l’échelle des sanctions disciplinaires; elle a cessé de s’appeler ainsi pour prendre le nom de blâme. Cette modification est une aggravation de la sanction, car le blâme, dans le langage courant comme dans le langage juridique, apparaît comme une peine plus sévère que la réprimande.
En jurisprudence, le blâme est la réprimande prononcée par le juge. Ainsi, en droit pénal français, la réprimande est un blâme que le tribunal inflige au mineur qui a commis une contravention.
La notion de blâme a un rapport étroit avec la moralité de la conduite des parties, par exemple dans les rapports conjugaux. En faisant de la rupture du mariage le premier motif du divorce, la Loi sur le divorce (Canada) a supprimé cette notion comme facteur principal en matière d’aliments et pour déterminer ce qui constitue un partage juste et approprié des biens matrimoniaux.
Pour la profession d’avocat par exemple, l’acte blâmable comprend toute contravention aux lois et aux règlements ainsi que tout manquement à la probité et toute infraction aux règles professionnelles. Ces contraventions exposent l’avocat qui en est l’auteur à des sanctions ou à des peines disciplinaires.
État blâmable. Prouver un état d’esprit blâmable. « Dans la plupart des cas mettant en cause des infractions d’intention générale et l’ivresse, le ministère public peut prouver l’état mental blâmable de l’accusé en le déduisant de ses actes. »
La conduite blâmable est un comportement répréhensible, critiquable, condamnable ou illégitime. « La question de droit qui se pose en l’espèce est de portée restreinte : une série de procès peut-elle constituer en soi un abus de procédure ou faut-il que le prévenu démontre que la poursuite s’est conduite de façon blâmable? »
[Blâmer qqch. sur qqn.] est un anglicisme de mauvais aloi ("to blame something on someone") : on blâme qqn de qqch., on impute qqch. à qqn; on rejette la faute, la responsabilité de qqch. sur qqn.
Attention à la nuance suivante : on dit bien jeter un blâme sur qqn au sens de lui adresser un blâme, mais on ne peut [jeter le blâme sur qqn] au sens de l’accuser; on dit rendre qqn responsable de qqch., rejeter sur qqn la responsabilité, la faute
© Centre de traduction et de terminologie juridiques (CTTJ), Faculté de droit, Université de Moncton