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Il ne faut plus se laisser entraîner dans la confusion et les vains débats que créent dans leurs constats grammairiens et lexicographes et continuer d’hésiter sur la question de l’orthographe des mots résidant et résident suivant leur sens.
Encore non définitivement établi, il est vrai, l’usage est en train de se fixer. Ce qui explique l’embrouillement dans les esprits et les arrêts en cours de rédaction est le fait que, si on nous dit généralement que résidant est adjectif, on s’empresse de mentionner que résident l’est aussi, et que résident est un nom, ajoutant aussitôt que résidant l’est également, qu’on peut écrire résidant ou résident comme bon nous semble quand il faut employer ces mots en tant que noms ou adjectifs.
Pour dissiper tout doute, la Commission du Dictionnaire de l’Académie française a décidé, en 1994, que, comme la graphie résident l’emportait dans l’usage, les hésitations pouvaient s’estomper : il fallait dorénavant faire de résidant un adjectif et de résident, un substantif. La graphie résident pouvait comprendre l’acception de la personne qui habite une résidence, qui vit dans une résidence (Les résidents d’un foyer, d’une maison de retraite, d’une cité universitaire), et le mot mis en apposition était un nom et désignait les professionnels en cours de spécialisation tels le médecin résident et la pharmacienne résidente.
Dans sa Banque de dépannage linguistique, l’Office québécois de la langue française souscrit à cet avis, mais précise ainsi la règle orthographique générale : on écrit résident, résidente quand il s’agit de désigner (cas du substantif) ou de qualifier (cas de l’adjectif) une personne qui habite en un lieu donné (les résidents de Montréal, les infirmières résidentes, les professeurs résidents), même si on observe que la graphie résidant, résidante est attestée dans certains dictionnaires français. On écrit résidant, résidante quand il s’agit du participe présent du verbe résider (Résidant à l’étranger, ces Canadiens n’ont pas voté. Les étudiantes résidant à la cité universitaire viennent de tous les coins du monde).
Voilà qui devrait permettre d’éliminer toutes divergences d’opinion. D’ailleurs, nos lois et notre jurisprudence comme celles des autres pays de la francophonie paraissent adopter dans l’ensemble cette règle d’uniformité inspirée par l’usage dominant. « La juge de la citoyenneté a noté que la famille immédiate de l’intimé et ses enfants à charge sont citoyens et résidents du Canada. » Résidents temporaires, résidents permanents. « Récemment, le terme ’généralement’ a été interprété d’une manière qui peut inclure des parties de la population en général, de même que tous les résidents ou citoyens d’un pays donné. » Représentant résidant au Canada.
© Centre de traduction et de terminologie juridiques (CTTJ), Faculté de droit, Université de Moncton