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Le mot déclinatoire est adjectif ou substantif. Dans les deux cas, c’est un terme exclusivement juridique.
La procédure civile prévoit le cas où le défendeur assigné devant un tribunal autre que celui où l’affaire eût dû être portée demande que la cause soit renvoyée devant le tribunal compétent 1 et 2, qu’elle lui soit déférée ou, à défaut, qu’elle soit rejetée.
Cet acte introductif est appelé exception déclinatoire ou exception d’incompétence; l’adjectif préliminaire que l’on rencontre parfois dans la formation de ce terme (exception [préliminaire] déclinatoire de compétence) est redondant puisque l’exception déclinatoire est soulevée au début du litige.
Les termes exception déclinatoire et moyen déclinatoire sont synonymes. « Le deuxième moyen déclinatoire porte sur le bien-fondé d’un appel interjeté devant la Cour, plus précisément sur le pouvoir de la Cour en matière d’examen. » Fin déclinatoire. À des fins déclinatoires. Requête en exception déclinatoire. Accueillir, admettre, rejeter l’exception déclinatoire. Faire valoir un moyen déclinatoire. « Le procureur général du Canada a fait valoir un moyen déclinatoire en vertu de l’article 163 du Code de procédure civile du Québec en contestant la compétence de la Cour fédérale. »
Gardons-nous également du faux emploi des termes juridiques et des termes de pratique. On ne peut qualifier de [dilatoires] des moyens que l’on qualifierait proprement de non fondés. Quand on dit que le défendeur propose un déclinatoire d’[incompétence], on entend qu’en soulevant cette exception, il décline la compétence du tribunal en prétendant qu’il est incompétent pour connaître de l’affaire.
Il faut distinguer le déclinatoire d’incompétence (acte du défendeur) du déclinatoire de compétence (en France, c’est l’acte du préfet signifiant à un tribunal judiciaire qu’il doit décliner sa compétence, c’est-à-dire se dessaisir du litige).
Autres sortes de déclinatoires : le déclinatoire pour connexité (deux tribunaux sont saisis en même temps de deux procès différents mettant en jeu une question commune) et le déclinatoire de litispendance (la même affaire est portée en même temps devant deux tribunaux, tous deux compétents pour en connaître). Autre distinction utile : le déclinatoire de juridiction est soulevé pour contester les attributions du pouvoir judiciaire, alors que le déclinatoire de compétence conteste la compétence du juge.
La locution décliner son identité signifie donner, énoncer officiellement ses nom, prénoms, titres et qualités, les énumérer, afin de se faire connaître. Décliner son état civil. Décliner une nationalité. « L’article 38 accorde à la femme étrangère la faculté de décliner la nationalité française par une déclaration antérieure à la célébration du mariage. »
Ajoutons que décliner les lignes directrices d’une politique, les grands principes d’une théorie, par exemple, c’est en énumérer les composants, tandis que décliner une offre, c’est la refuser.
La récusation du tableau des jurés est le droit donné aux parties litigantes, lors de la constitution d’un jury criminel ou civil, de refuser d’accepter une personne comme juré. À distinguer du désaveu (de procureur) et du désistement (voir ces mots).
© Centre de traduction et de terminologie juridiques (CTTJ), Faculté de droit, Université de Moncton