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Ce mot issu du latin médiéval et employé en fonction adverbiale ou adjectivale est dérivé de series signifiant littéralement chaîne, suite, série. Formé à partir du suffixe -tim, il imite le modèle qui a servi à sa construction et qui nous a donné verbatim (mot à mot) et literatim (lettre à lettre).
Lorsqu’un latinisme ne présente aucun intérêt didactique précis et qu’il ne paraît nullement enrichir la phrase d’une valeur stylistique particulière, qu’il ne constitue pas pour le juriste un outil indispensable d’expression de la pensée juridique, qu’il n’exprime pas une notion fondamentale du droit ni ne véhicule une notion clé du droit moderne, il apparaît dès lors impérieux de lui substituer un équivalent français.
Cette règle d’assimilation lexicale s’impose on ne peut plus lorsque le latinisme est d’un usage prédominant dans une autre langue que le français juridique et que son exclusion a pour effet de contribuer à favoriser la simplification du langage de droit.
Tel est le cas du mot seriatim, que le discours juridictionnel et doctrinal de la common law anglaise a adopté et que la common law d’expression française résiste à intégrer dans son sein, le rendant par divers équivalents de façon à respecter les grands principes de la simplification du langage du droit et à protéger le français juridique contre toute intrusion injustifiée de termes venus de langues étrangères.
En voici une liste non exhaustive établie à l’aide de la jurisprudence canadienne de langue française.
Ainsi, notamment, les juges examineront les faits non pas seriatim, mais, préférablement, les uns après les autres et d’une façon ordonnée. Ils étudieront les questions dont ils sont saisis non pas seriatim, mais, mieux dit, d’une façon successive (et non de manière désordonnée), méthodiquement, étape par étape. La formation d’une cour d’appel ou d’une cour suprême pourra procéder à son gré à la lecture successive des motifs de jugement de chacun des juges siégeant.
© Centre de traduction et de terminologie juridiques (CTTJ), Faculté de droit, Université de Moncton