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Simple ou double, le tiret a principalement pour rôle de créer un effet d’insistance et de signaler un changement de niveau dans le discours. Comme il détache les éléments de la phrase plus nettement que ne le fait la virgule, le tiret contribue à la clarté de l’expression et facilite ainsi la tâche au lecteur. Il faut toutefois se garder d’abuser du tiret sous peine de lui faire perdre de son efficacité et de sa puissance expressive.
Le tiret marque un changement d’interlocuteur dans un dialogue :
Dans les comptes rendus de réunions, le tiret sépare le nom de l’interlocuteur du texte de son intervention; il est alors le plus souvent précédé d’un point :
Le tiret peut s’employer pour distinguer les éléments d’une énumération présentée à la verticale :
Le tiret sépare les titres de chapitres ou de subdivisions des lettres ou des numéros qui leur sont attribués. Dans cet emploi, les tirets sont souvent, mais non obligatoirement, précédés d’un point :
On peut aussi, dans ce dernier cas, ne mettre que le point à la suite du chiffre ou de la lettre (voir aussi 6.3.3 Dans les titres) :
Le tiret sert enfin à séparer les éléments d’un sommaire, sorte de table des matières que l’on place au début d’un livre ou d’un chapitre. Dans cet emploi, le tiret est très souvent précédé d’un point :
Chapitre II
L’histoire des jardins
Le mythe du paradis terrestre. — Le jardin dans les civilisations orientales. — Le jardin au Moyen Âge. — Les jardins de la Renaissance. — Le jardin après la révolution industrielle. — Le jardin au XXe siècle.
Comme le tiret ressort davantage que la virgule du point de vue graphique, il est plus apte que cette dernière à capter l’attention du lecteur. Aussi le tiret est-il le signe tout désigné pour souligner une opposition ou une conclusion inattendue, pour créer un effet de chute ou d’insistance :
Généralement, le tiret indique la répétition dans l’usage européen, la nullité dans l’usage canadien. Il convient de faire à ce sujet deux mises au point :
Si les ouvrages européens donnent bel et bien le tiret comme un signe de répétition, un nombre non négligeable d’entre eux mettent en garde contre l’ambiguïté que peut entraîner l’emploi de ce signe dans des colonnes de chiffres, le tiret pouvant dans ce contexte être interprété comme un signe de nullité. À noter, comme le rappellent ces ouvrages, que le danger d’équivoque disparaît quand le tiret concerne des mots :
Dans l’usage canadien, le tiret marque effectivement la nullité. Cependant, son emploi dans un tableau n’en demeure pas moins potentiellement équivoque, ne serait-ce que parce qu’il est considéré comme un signe de répétition dans la plus grande partie de la francophonie.
C’est pourquoi dans tous les contextes où son emploi peut prêter à confusion, notamment dans les tableaux comportant des chiffres, il est préférable de remplacer le tiret par une mention qui soit interprétée de la même façon par tous les francophones, en l’occurrence par des zéros ou par les mots néant, rien ou non déterminé (n.d.).
Pour indiquer la répétition, on utilise les guillemets (voir 7.3.1 Tableaux et catalogues) ou le mot idem.
Dans les index, les dictionnaires, les lexiques, etc., le tiret sert à remplacer un mot vedette. Cette fonction est aussi parfois remplie par le tilde (~). À noter que, dans les lexiques et les dictionnaires, le tiret marque la répétition autant dans l’usage canadien que dans l’usage français (voir aussi 6.8.1 Contenu des parenthèses) :
Les tirets, comme les parenthèses et la double virgule, servent à insérer des éléments qui pourraient être retranchés de la phrase sans que le sens de cette dernière s’en trouve radicalement altéré. Cependant, alors que les parenthèses contiennent une information que l’on juge souvent accessoire, les tirets encadrent des mots que l’on désire mettre en relief :
Pour éviter la répétition des parenthèses, on recourt le plus souvent aux crochets (voir 6.8.4 Répétition des parenthèses), mais on peut aussi utiliser les tirets :
Un passage entre tirets peut également contenir un élément entre parenthèses :
Que le tiret soit simple ou double, on doit employer la ponctuation exigée par le sens de la phrase. Voici les principales règles qui s’appliquent.
Lorsque les tirets n’ont d’autre fonction que de remplacer un signe, par exemple une virgule, ils ne sont accompagnés d’aucune ponctuation :
Le passage figurant entre tirets doit contenir la ponctuation exigée par le sens de l’énoncé. Si le passage se termine par un point d’interrogation, un point d’exclamation ou des points de suspension, cette ponctuation doit être placée devant le second tiret :
Lorsque le passage entre tirets doit être suivi d’une virgule, les auteurs hésitent sur la place que doit occuper la virgule par rapport au tiret terminal. Du point de vue logique, et dans la mesure où on assimile les tirets aux parenthèses, on s’attendrait à trouver la virgule après le second tiret. Du point de vue esthétique, cependant, certains estiment qu’il vaut mieux placer la virgule devant le second tiret. Il convient de considérer les deux façons de faire comme acceptables :
À la différence de la parenthèse fermante, le tiret terminal disparaît devant les deux points et le point-virgule :
On omet le second tiret lorsqu’il coïncide avec la ponctuation finale de la phrase : point d’interrogation, point d’exclamation, points de suspension, point final, point abréviatif :
On peut placer le tiret après tout signe de ponctuation que l’on désire renforcer. Le tiret prolonge ainsi la pause indiquée par la virgule, le point-virgule, le point final, etc. :
Il convient de noter que le besoin de coupler le tiret à un autre signe de ponctuation se fait rarement sentir dans la langue administrative, et que ce procédé peut facilement devenir redondant.
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