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N.D.L.R. : Déjà paru en nos pages dans les années 70, cet article n’a rien perdu ni de son actualité ni de son intérêt. Nous le présentons donc de nouveau à nos lecteurs, avec l’aimable autorisation de l’auteur.
Pour être correct, on doit n’en devient pas moins monotone à force de répétition. Il est possible d’en réduire la fréquence par des procédés de nature à varier l’expression, propres à rendre les défectifs et auxiliaires must, shall et should, will et would. Voici à cet effet quelques constructions à se rappeler.
Certains temps et modes permettent d’élaguer la phrase et de la rendre ainsi plus élégante. Pour des raisons d’unité et de cohésion, on s’abstiendra toutefois de changer de temps ou de mode dans le même texte, de passer par exemple du futur au présent, de l’infinitif à l’impératif.
Lorsque le ton s’y prête, préférer par exemple : Il se conformera aux prescriptions énoncées plus haut à Il devra se conformer aux prescriptions… (ordre moins impérieux). En effet, il est parfois inutile de conserver le verbe marquant l’obligation, puisque le temps employé suffit à l’exprimer.
Dans certains cas, le présent descriptif peut rendre l’idée de l’obligation qui, sous sa forme implicite, revêt le caractère d’un fait permanent et laisse transparaître une vérité générale ou un usage établi : À cette température, la vapeur d’eau se transforme en givre. En semaine, les pensionnaires se lèvent (doivent se lever) à 7 h, font leur toilette, puis rejoignent leur salle d’étude. Précédé du pronom vous, le présent joue quelquefois le rôle de l’impératif dans le registre familier : Vous faites cuire (Faites cuire, c’est-à-dire vous devez faire cuire) les écrevisses au court-bouillon, puis vous les décortiquez.
Pour s’adresser au public ou aux membres d’un groupe, l’infinitif convient à merveille, de là son usage dans les recettes et les modes d’emploi, sans oublier les avis, les formulaires et les directives. Devant lui, conjonctions et pronoms indéfinis battent en retraite. Le texte s’allège et gagne en clarté : À revoir demain. Complément de nom ou précédé d’un pronom interrogatif, l’infinitif ramasse le style : C’est une occasion à saisir! Que faire?
Temps de prédilection de la publicité, car c’est d’une manière directe et incisive qu’il atteint l’acheteur éventuel : Offrez-vous une semaine de soleil en hiver! À n’employer qu’avec circonspection dans le langage administratif, à cause de son allure un peu cavalière. Ce mode cède le pas au subjonctif à la 3e personne du singulier : Qu’on étale les heures de travail pour tous!
Fort utile en langage de bureau, cette tournure sert à exprimer l’ordre dans toutes ses nuances, de la stricte injonction à la simple suggestion, sans désigner nommément l’autorité dont il émane. Mais la force même des diverses variantes dépend des circonstances : personnalité et position respectives des intéressés, genre de relations entretenues, domaine d’activité. Pour obtenir le même effet, le supérieur s’y prendra autrement que le subordonné, l’ami autrement que l’inconnu, le civil autrement que le militaire. Fait paradoxal, l’anodin il sied de l’emporte parfois en vigueur sur l’absolu et catégorique il faut, tant il est vrai que « plus fait douceur que violence ».
Rattacher la tournure impersonnelle à une infinitive plutôt qu’à une relative, cela pour supprimer une conjonction peu agréable à l’oreille, pour éliminer le pronom indéfini on d’un emploi rarement bien heureux et certaines formes du subjonctif un peu désuètes et un peu guindées. Comparer : Il convient que l’on satisfasse à cette demande avec Il convient de satisfaire à cette demande.
Dans cette tournure, qui se présente d’ordinaire au présent de l’indicatif ou, sous sa forme atténuée, au présent du conditionnel, interviennent trois catégories de mots :
Dans les quatre derniers tours, l’auteur s’en remet au bon sens de l’intéressé, en lui laissant en quelque sorte l’initiative de passer à l’action.
Il lui faut relire son texte (lui, complément d’il faut, est aussi sujet du verbe de la subordonnée, ici l’infinitif relire).
Introduit par les verbes être, paraître ou sembler :
Elle s’emploie avec ou sans changement du sujet initial, avec ou sans nouvelle construction de la phrase.
Procédé très commode, car il est inutile de remanier la phrase.
Il remplace avec bonheur le groupe « devoir + infinitif ». Au lieu de : L’employé qui doit exécuter les commandes, on aura L’employé (qui est) chargé des commandes ou, mieux encore, Le préposé aux commandes (participe substantivé). Voici une petite liste de participes : obligé de, forcé de, astreint à, contraint à (ou de), réduit à (contrainte) : tenu de, censé (devoir). D’autres participes sont propres à traduire l’obligation par une manière de métalepse, c’est-à-dire de façon à rendre la conséquence de l’obligation : conduit à, amené à, poussé à, porté à, appelé à, déterminé à.
Pour désigner l’objet de l’obligation, employer : exigé, voulu, demandé, requis, imposé : Fournir les documents voulus.
Le comité s’est trouvé dans l’obligation de rejeter cette demande. Force est de constater que la situation empire.
Le nouveau sujet se place en tête de phrase, soit en relief. C’est sur lui que l’attention se porte en premier, et non plus sur l’ancien, volatilisé ou, au mieux, relégué au rang de complément d’objet. Aussi le procédé a-t-il son inconvénient : il modifie l’éclairage. Le réserver pour le cas où le changement de point de vue est sans conséquence.
Pour remplacer devoir, il est possible de transformer l’infinitif qui le suit en un substantif, lequel servira de sujet à la nouvelle phrase : On doit corriger ces épreuves donne ainsi : La correction de ces épreuves s’impose.
Pour préciser au besoin l’élément assujetti à l’obligation, le rattacher au verbe au moyen de la locution prépositive « de la part de » : Ces études demandent, de la part des élèves de première, des efforts considérables. Synonymes : nécessiter, réclamer, appeler, requérir, imposer, exiger.
Il est facile d’introduire un sujet qui désigne le point d’origine de l’obligation, auparavant sous-entendu : Les ouvriers doivent pointer à l’arrivée et au départ peut revêtir la forme : La direction astreint les ouvriers au pointage à l’arrivée et au départ. Ne pas abuser de ce procédé dans les traductions serrées, car il accorde une large place à l’interprétation, à l’extrapolation.
Dans l’exemple donné, il pourrait très bien s’agir par exemple, au lieu de la direction, du contremaître ou du règlement intérieur, notions connexes mais non synonymes.
D’un usage courant en publicité où, pour des raisons d’efficacité et de rentabilité, le rédacteur recherche la concision. Le lecteur recule devant la prolixité, l’espace consacré aux annonces coûte cher : Attention! (Vous devez faire attention!). Motus! (Vous devez garder le secret sur ce fait!). Y recourir avec modération dans les documents administratifs, qui visent moins la sensation que l’effet à obtenir par une certaine forme de solennité et l’objectivité souvent incompatible avec les marques d’émotion.
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