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La traduction des documents militaires ne laisse pas de soumettre le traducteur à une vigilance de tous les instants. Bien sûr, il faut creuser certaines notions techniques ou de doctrine, s’efforcer de débusquer le sens d’une tournure argotique ou se plonger dans le jargon d’une communauté avant de décider des équivalents à utiliser. Toutefois, on aurait tort de négliger la réflexion lorsqu’on est en présence de notions semi-techniques qui, de prime abord, n’éveillent pas la méfiance, mais dont la traduction appelle souvent une sélection parmi divers termes a priori équivalents.
Les termes anglais AIRBORNE et ON-BOARD (et sa variante ONBOARD), dans le domaine de l’aéronautique, sont rendus d’une façon relativement anarchique en français, comme en témoigne la consultation des principaux dictionnaires et lexiques bilingues de cette spécialité. Doit-on traduire par aéroporté, de bord ou embarqué? Précisons que le sens de ces divers équivalents sera étudié à la lumière de la notion de transport aérien.
La consultation de dictionnaires et d’encyclopédies ne donne que des amorces de distinction entre les termes aéroporté, de bord et embarqué. C’est donc à la lumière des contextes d’utilisation que nous serons en mesure d’apporter des précisions sur ce qui distingue ces trois termes.
On emploie le terme aéroporté lorsque des personnes ou des choses sont transportées par avion d’un point A vers un point B. Ce transport n’est pas celui qui est normalement assuré par une ligne aérienne commerciale en fonction d’un horaire régulier. Il est plutôt le fait d’une opération militaire ou humanitaire.
La 5e Division aéroportée prendra position au nord de Kandahar.
Une opération aéroportée est prévue par la communauté internationale.
Les réfugiés feront l’objet d’une évacuation aéroportée.
Le terme de bord s’applique à tout ce qui est essentiel au fonctionnement ou au contrôle de l’aéronef. Par exemple, un altimètre, un variomètre et un contrôleur de virage sont essentiels au pilotage d’un avion et ils viennent de série sur ce dernier. Ils font donc partie intégrante de l’avion, ce qui en fait des instruments de bord.
De puissants calculateurs de bord gèrent le système de gestion de vol de l’Airbus A-380.
Soit dit en passant, ce terme s’applique aussi aux personnes dont la présence est essentielle à l’exploitation d’un aéronef, quand elle n’est pas imposée par la réglementation, sans qu’AIRBORNE ou ON-BOARD ne figurent dans la désignation du poste occupé par ces personnes. C’est le cas, par exemple, d’agent de bord (FLIGHT ATTENDANT) et de pilote commandant de bord (PILOT-IN-COMMAND).
Le nombre d’agents de bord doit être proportionnel au nombre de passagers d’un vol donné.
Il revient au pilote commandant de bord de décider à quel moment dérouter son appareil vers un aéroport de dégagement.
Enfin, le terme embarqué qualifie un matériel placé à bord d’un aéronef afin de réaliser une mission. Ce matériel n’a rien à voir avec le fonctionnement ou le contrôle de l’aéronef. Par exemple, des appareils de télémétrie constituent de l’équipement embarqué à bord d’un avion affecté à des missions de télédétection.
Le télémètre embarqué a permis de prendre des mesures précises.
Aux fins des essais en vol, on fera appel à des radars infrarouges embarqués.
On parle également d’aviation embarquée pour désigner l’ensemble des aéronefs basés sur un porte-avions.
Dans le domaine de l’aérospatiale, on trouve souvent l’adjectif embarqué pour qualifier des équipements de bord d’un engin spatial. C’est une question d’usage propre à ce domaine.
Des calculateurs embarqués permettent au satellite de s’orienter pour assurer une transmission optimale des signaux
Du côté de l’anglais, les distinctions qui précèdent s’appliquent aussi à AIRBORNE et à ON-BOARD, mais pas toujours de façon rigoureuse. On remarque la même chose quant à la présence des termes de bord et embarqué en français. Il convient donc de savoir de quoi il retourne avant de traduire. Par exemple, si un radar vient de série sur un avion parce qu’il est essentiel à l’exploitation de ce dernier, on se trouve en présence d’un radar de bord. S’il est présent dans l’avion pour une utilisation qui n’a rien à voir avec l’exploitation ou le contrôle de ce dernier, il s’agit d’un radar embarqué.
Pour terminer, quelques mots sur les termes AIR TRANSPORTATION et AIRLIFT. Dans les deux cas, on traduit en français par transport aérien. Pourquoi y a-t-il deux termes distincts en anglais pour décrire une même réalité? L’anglais distingue en fait le type d’opération assuré par le transport aérien. Ainsi, en aviation commerciale et selon un horaire habituellement régulier, il utilise le terme AIR TRANSPORTATION. Mais lorsque le transport aérien se fait à des fins militaires ou humanitaires, de façon ponctuelle et souvent à court préavis, l’anglais utilise le terme AIRLIFT. Dans ce dernier cas, le terme aérotransportage est un équivalent parfait d’AIRLIFT, mais il n’est pratiquement pas utilisé. Pourtant, le Grand Larousse universel (1995) définit l’aérotransportage comme étant l’« action d’aéroporter des troupes ou des matériels ».
Conclusion : ne vous fiez pas d’emblée aux dictionnaires et aux lexiques lorsque vous devez traduire AIRBORNE et ON-BOARD en français. Assurez-vous d’abord de ce dont il retourne et vous éviterez de vous faire embarquer.
Un tableau présentant le ou les terme(s) à utiliser pour une personne ou une chose dans le domaine du transport aérien.
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