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Ce billet reprend l’essentiel de deux chroniques de Claude Duneton, « Le plaisir des mots », parues dans Le Figaro littéraire (18.12.03 et 22.01.04).
Une amie (?!) vous écrit pour vous signaler que dans votre dernier courriel, vous avez par erreur mis un « s » à « années quatre-vingt ». Que lui répondriez-vous (après avoir bien vérifié)? « Autant pour moi » ou « Au temps pour moi »? Dilemme.
Si vous vous rangez dans le camp des « au tempestifs » (le mot est de Duneton), vous aurez de votre bord la plupart des dictionnaires de difficultés (Thomas, Hanse, Girodet, Dournon, Colignon). Et le Petit Robert, qui estime que c’est à tort qu’on écrit « autant ». Pourtant, le Robert-Collins1 donne les deux. Et malgré la consigne du chef correcteur de la maison, le Larousse bilingue ne donne qu’« autant ».
À l’origine de cette expression, d’après un correspondant de Claude Duneton, il y aurait un commandement militaire, « Autant pour les crosses ». Lors des exercices de maniement d’armes, au commandement « reposez », si les crosses n’étaient pas reposées dans un parfait mouvement d’ensemble, le sous-officier annonçait « Autant pour les crosses » (parfois abrégé en « Autant »), et les soldats reprenaient, jusqu’à la perfection. D’où « Autant pour moi », pour reconnaître qu’on s’est trompé. Les « au tempestifs » maintiennent que ce commandement signifie qu’il faut « recommencer le mouvement dans le temps qui convient ». De là « Au temps pour les crosses », ou « Au temps » tout court. D’où « Au temps pour moi ».
Malgré Hanse, Colignon et cie, Duneton se prononce pour « autant ». Et vous?
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