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La translittération est la transposition en caractères latins des sons d’une langue qui ne s’écrit pas en caractères latins. Ainsi, les noms russes, arabes, grecs, entre autres, doivent être translittérés à des fins évidentes de clarté. Combien, en effet, reconnaîtraient Vladivostok en lisant : Владивосток? Ou encore Athènes en lisant : Ἀθῆναι?
La translittération s’effectue selon le système phonétique de la langue d’arrivée. C’est ce qui explique que des noms russes, entre autres, ne s’écrivent pas de la même manière en anglais et en français. Dans ce cas, il faudrait idéalement pouvoir consulter un ouvrage sur la langue russe comportant une table de conversion des caractères cyrilliques vers le français, ou encore la table de conversion établie par la Library of Congress, aux États-Unis, ou celle de l’Organisation internationale de normalisation (norme ISO).
Dans la pratique, il faut souvent passer par une langue intermédiaire, généralement l’anglais, pour connaître la translittération française d’un nom. On part d’une première translittération, par exemple du russe vers l’anglais, avant d’en faire une seconde, de l’anglais vers le français. On doit alors décrypter la phonétique à travers l’anglais et transposer les sons en français.
La meilleure façon d’y parvenir est de lire à haute voix le nom tel qu’il est écrit en anglais, et de retranscrire chaque son avec une orthographe française. Il faut porter une attention particulière aux sons suivants :
Bien sûr, cette méthode vaut également pour les noms de personnes. Voici quelques exemples de noms géographiques ainsi que de noms de personnes translittérés en anglais, puis en français :
La translittération est un exercice particulièrement complexe. Les tableaux de translittération visent à faciliter la tâche du rédacteur.
Toute langue qui ne s’écrit pas en caractères latins devrait normalement se translittérer. Il existe toutefois de nombreuses exceptions, notamment parmi les langues orientales.
Voici une liste non exhaustive des langues qui requièrent la translittération : afghan, arabe, arménien, azéri, biélorusse, géorgien, grec, hébreu, kazakh, kurde, mongol, ouzbek, russe, serbe, tadjik, turkmène, ukrainien.
Remarque : Dans la pratique, les noms issus de ces langues ne sont pas toujours écrits selon une graphie impeccablement française. L’usage impose souvent une graphie s’inspirant, en tout ou en partie, de l’anglais. C’est particulièrement le cas de l’arabe et de l’hébreu. En témoignent les noms d’anciens premiers ministres israéliens :
L’usage est parfois chaotique. Le politicien israélien Benyamin Nétanyahou voit son nom tantôt translittéré vers le français, tantôt vers l’anglais. Chose certaine, on ne doit pas écrire son prénom Benjamin, car il ne s’agit plus d’une translittération, mais bien d’une traduction de son prénom. Or, on ne traduit pas les prénoms des personnalités politiques.
Cette tendance à l’anglicisation n’est pas constante; on consultera chaque fois un dictionnaire récent afin de connaître l’usage.
Les langues écrites en caractères latins, par définition, ne se translittèrent pas. Ainsi les noms géographiques des langues suivantes gardent la même forme en français : albanais, allemand, anglais, croate, espagnol, hongrois, italien, roumain, slovaque, slovène, suédois, tchèque, turc, etc. Les noms de personnalités de ces langues ne se translittèrent pas non plus.
Les langues qui s’écrivent avec des symboles ne se translittèrent pas non plus. C’est le cas d’un bon nombre de langues orientales. En théorie, il existe pour chacune des langues orientales un système de transposition vers le français. En pratique, les noms birmans, coréens, japonais, ourdous, thaïlandais et japonais, entre autres, suivent un modèle de translittération anglais.
Notons en passant que le vietnamien et le turc s’écrivent en caractères latins et, donc, qu’ils ne se translittèrent pas.
Le chinois est un cas particulier. Depuis le 15 juin 1979, le Secrétariat des Nations Unies emploie le système de transcription pinyin pour les noms chinois. Ces derniers sont maintenant transcrits de façon uniforme dans toutes les langues à alphabet latin. L’adoption du pinyin a occasionné une mutation importante de l’orthographe de certains noms géographiques connus :
Le système de transcription pinyin s’applique bien sûr aussi aux noms de personnes :
Son anglais | Son français | Exemple anglais | Exemple français |
---|---|---|---|
ai | aï | taiga Sinai | taïga Sinaï |
an | an | Amman | Amman |
ch | tch | Chernobyl | Tchernobyl |
dzh | dj | Dzhambul | Djamboul |
ee | i | Sameer | Samir |
g | gu (devant e,i,y) | Sergei Georgy | Sergueï Gueorgui |
h (son guttural) | h | Ahmed Nabih Chandrigarh | Ahmed Nabih Chandrigarh |
in (début de mot) | in | Intourist | Intourist |
in (fin de mot) | ine | Pushkin Mujahidin | Pouchkine Moudjahidine |
j | ï | Vojvodina | Voïvodine (mots où le j se prononce comme un y.) |
j | dj | jihad | djihad (noms arabes) |
kh | kh | Khomeiny | Khomeiny |
oy | oï | Tolstoy | Tolstoï |
q | q | Qatar Iraq | Qatar Iraq (symbolise un son guttural qui ne peut être rendu par le k.) |
s | ss | Aswan | Assouan |
sh | ch | Shostakovich | Chostakovitch |
shch | chtch | Shcharansky | Chtcharansky |
u | ou | Kursk | Koursk |
w | ou | Anwar Aswan | Anouar Assouan |
y (début de mot) | i/y | Yuri Yalta Yeltsin | Iouri;Youri Ialta;Yalta Ieltsine |
y | i/ï | Dostoïevski Katya | Dostoïevski Katia |
yu | iou | Ryukov | Rioukov |
zh | j | Zhivago Zhukov | Jivago Joukov |
Pour plus de renseignements, voir LISTE DES NOMS DE PAYS.
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