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Le mot apatride a un double genre : il est substantif et adjectif. Les apatrides, les populations, les enfants, les gens de mer apatrides.
Le droit international public distingue deux catégories, deux classes d’apatride : l’apatride de jure est celui qui est tel aux yeux de la loi applicable de l’État concerné, tandis que l’apatride de facto est celui au sujet duquel aucun État ne parvient à déterminer lequel lui a donné sa citoyenneté, sa nationalité. Ainsi, quiconque n’est officiellement citoyen d’un pays et ne peut justifier d’une nationalité est apatride. « Des millions de personnes dans le monde n’ont pas de nationalité : elles sont apatrides. »
Se trouvant démuni de nationalité et dépourvu d’un permis de séjour ou, même, de pièces d’identité, l’apatride – le « sans-pays » – ne peut invoquer quelque lien juridique que ce soit le reliant ou le rattachant à un État, aussi peut-on dire qu’étant sans identité juridique il vit littéralement dans un vide juridique. Il ne peut exercer comme être humain ses droits et ses libertés fondamentales et vit sous le joug d’un état civil de non-droit (se reporter à l’article DROIT, au point 27).
Il devient difficile, parfois impossible, d’invoquer des droits fondamentaux et d’avoir accès à l’emploi, au logement, à l’éducation et aux soins de santé quand on est apatride. Incapable dans certains cas de prouver son identité ou son origine ethnique parce qu’il a dû fuir son pays ravagé par la guerre, le seul recours de l’apatride repose alors dans ce qu’on appelle la bonté 1 du législateur et la bienveillance des organisations internationales.
Des traités internationaux et des conventions internationales régissent la situation de l’apatride. Des législations nationales et des textes de droit interne prévoient des mesures de protection destinées à procurer à l’apatride un statut juridique et à lui assurer l’exercice le plus large possible des droits de la personne et des libertés fondamentales. Convention relative au statut des apatrides (1954). Convention sur la réduction des cas d’apatridie (1961). Convention européenne sur la nationalité (1997). Loi sur la citoyenneté (Canada). Identification, assimilation (au sens d’une intégration de l’apatride dans la vie économique, sociale et culturelle de son nouveau pays), naturalisation, réinstallation des apatrides. Condition des apatrides.
Par conséquent, l’obtention du statut d’apatride, autrement dit la reconnaissance officielle du fait qu’aucun pays ne considère la personne concernée comme son ressortissant, lui permet d’acquérir la qualité d’apatride, c’est-à-dire d’accéder à un état, à une situation juridique à laquelle la loi attache des effets de droit.
Cas d’apatridie. « Au début des années 1990, plus de la moitié des apatrides vivant dans le monde ont perdu leur nationalité à la suite de l’éclatement de certains États créant des centaines de milliers de cas d’apatridie. » Poches, zones d’apatridie dans le monde. Incidence de l’apatridie. « C’est en Amérique latine que l’incidence de l’apatridie est la plus faible car la plupart des pays de cette région accordent la nationalité aux personnes nées sur leur territoire. »
Prévention, protection, réduction, élimination de l’apatridie. Demande d’apatridie. Causes, reconnaissance de l’apatridie. Établir, prouver l’apatridie. Dès que l’apatride acquiert une nationalité ou réintègre sa nationalité d’origine, l’apatridie cesse d’exister.
© Centre de traduction et de terminologie juridiques (CTTJ), Faculté de droit, Université de Moncton