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Comme leur nom l’indique, les biens meubles sont des choses susceptibles d’être déplacées, les biens immeubles, celles qui ne le peuvent pas. Le critère de distinction est physique et se trouve dans la possibilité de déplacement. Tous les biens, tant corporels qu’incorporels, sont soit immeubles (par nature, par destination ou par l’objet auquel ils s’attachent), soit meubles (par nature ou par détermination de la loi). Les biens consomptibles se détruisent au premier usage contrairement aux biens non consomptibles. Les biens fongibles sont déterminés par leur nombre, leur poids ou leur mesure, ils se consomment par l’usage et sont interchangeables dans un paiement, tandis que les autres sont non fongibles. Certains biens sont privés, d’autres, domaniaux, ayant un caractère public. Le Code civil distingue les biens qui appartiennent aux particuliers de ceux qui appartiennent à l’État et aux collectivités publiques. Les biens indivis, qu’il ne faut pas confondre avec les biens indivisibles que sont les biens non partageables en nature, sont la propriété de plusieurs copropriétaires (à la suite d’une succession, très souvent). Les autres sont appelés biens divis.
En droit anglais, les biens réels sont l’ensemble des intérêts que l’on possède sur un bien-fonds, tandis que les biens personnels s’entendent de toutes choses (objets ou marchandises). Les biens réels se divisent en deux catégories : les héritages corporels et les héritages incorporels; il en est de même des biens personnels, qui regroupent les chatels réels (un contrat de bail et les produits non coupés de la terre, par exemple) et les chatels personnels (les choses possessoires ou biens tangibles et les choses non possessoires ou biens intangibles comme un brevet ou un droit d’auteur). En common law, les biens réels sont ceux qui, autrefois, étaient recouvrables en justice au moyen d’une action réelle (catégorie qui correspond, en gros, aux biens immobiliers de la tradition civiliste), et les biens personnels (ou chatels), ceux qui étaient recouvrables au moyen d’une action personnelle (y compris les baux).
On dit d’un bien qu’il a une qualité juridique (par exemple l’aliénabilité du bien), il peut faire l’objet d’une opération juridique telle l’aliénation (bien aliénable), laquelle aura un auteur (l’aliénateur, l’aliénatrice) et un ou une bénéficiaire (l’aliénataire). Le bien acquerra alors un état (bien aliéné).
Certains biens corporels ont une contenance (en parlant d’un terrain, c’est sa superficie), mais tous ont une consistance (c’est leur description).
On possède un bien, on en jouit. On peut en avoir la possession (le possesseur du bien) ou en être propriétaire (la propriété du bien). On peut le transmettre, on le lègue ([léguer un bien par testament] est tautologique). Le bien existe dans les mains des légataires universels. On nomme parfois un curateur (une curatrice) ou un tuteur (une tutrice) aux biens (d’un enfant, par exemple), et non [des] biens, mais on peut devenir fiduciaire des biens de cette personne. Les biens sont alors commis à leur charge.
Un bien hypothéqué est dit frappé d’hypothèque ou grevé d’hypothèque. Une servitude peut grever un bien immeuble.
Il y a atteinte à la sécurité d’un bien ou attentat au bien lorsqu’on crée un danger pour ce bien. Étant en péril ou dans une situation dangereuse, le bien est dit menacé.
En cas de contestation, on procède au séquestre ou à la mise sous séquestre du bien. En cas de faillite, il y a lieu de faire l’inventaire de tous les biens composant la masse de la faillite.
On a un droit (actuel ou futur, acquis ou éventuel) sur un bien : « On peut avoir sur les biens ou un droit de propriété ou un simple droit de jouissance, ou seulement des servitudes à prétendre. ».
On peut régler le sort des biens de diverses manières. Par exemple on fait volontairement sortir un bien de son patrimoine au moyen d’un acte de disposition. Les biens demeurent dans la succession ou passent à la succession. En droit civil, en parlant de l’apport en communauté, on dit que les biens entrent en communauté ou qu’ils sont tombés dans la communauté de chacun des conjoints.
La liste qui suit ajoute un certain nombre de syntagmes à ce bref aperçu de la phraséologie du bien juridique, tant en droit civil qu’en common law.
© Centre de traduction et de terminologie juridiques (CTTJ), Faculté de droit, Université de Moncton