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Le mot [communatoire] rencontré dans la documentation est un barbarisme; il n’existe pas en français.
L’adjectif comminatoire vient du latin comminatorius, dérivé du verbe minari, qui signifie menacer. Il évoque, comme son étymologie l’indique, la menace d’une sanction possible ou éventuelle.
Dans la rhétorique judiciaire, les procédés comminatoires sont courants et s’avèrent fort utiles pour souligner, par exemple, une vive réaction de la part du tribunal ou, s’agissant de l’avocat plaidant, pour mieux convaincre dans sa plaidoirie.
Par exemple, le jugement d’injonction comporte une menace de sanction en cas de refus de se plier à l’injonction prononcée et l’outrage au tribunal fait peser sur la personne concernée la menace d’une peine sévère en cas de non-respect de l’ordre donné. Phase comminatoire du recouvrement des créances en justice.
De même, l’astreinte, lorsqu’elle n’est pas définitive, est prononcée à titre comminatoire, elle a un caractère comminatoire. Ce moyen de pression ayant simple valeur de menace est exercé par le créancier contre son débiteur récalcitrant pour qu’il s’exécute et paie sa dette. Par cette mesure coercitive qu’est l’astreinte comminatoire, le juge menace ce dernier de le condamner à payer une certaine somme pour chaque jour de retard dans l’exécution de son obligation. Une première astreinte étant toujours comminatoire, elle est, pour cette raison, révocable. « Les astreintes fixées pour obliger l’occupant d’un local à quitter les lieux ont toujours un caractère comminatoire. »
Dans les conventions, on trouve des clauses comminatoires, apparentées aux clauses pénales (CLAUSE). Elles se distinguent des clauses compensatoires (lesquelles visent uniquement à compenser pour le préjudice réellement subi) en ce que la sanction qu’elles prévoient en cas de préjudice causé est plus élevée que la valeur du préjudice. L’application des clauses comminatoires est laissée à l’appréciation des parties. « Les clauses d’un contrat passé avec la Couronne et stipulant une retenue ou une pénalité pour l’inexécution d’une obligation de ce contrat sont censées ne pas être comminatoires et doivent être interprétées comme emportant l’évaluation, par consentement mutuel, des dommages résultant de cette inexécution. »
Par la clause pénale, le débiteur promet de verser une pénalité pour le cas où il n’exécuterait pas son obligation, où il l’exécuterait mal, où il mettrait du retard à l’exécuter. Cet accord conventionnel né de la volonté des parties est conclu afin d’assurer l’exécution d’une obligation principale. Le créancier retire du caractère comminatoire de la clause pénale la sécurité de l’exécution de son obligation par le débiteur.
La peine qualifiée de comminatoire n’est pas subie, elle n’est pas encourue, puisqu’elle pourra ne pas être infligée. Pour cette raison, on dit que son rôle est comminatoire et répressif. Détournement comminatoire de l’action en contrefaçon.
© Centre de traduction et de terminologie juridiques (CTTJ), Faculté de droit, Université de Moncton