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Que le mot soit pris dans son sens concret d’objet matériel ou dans son sens abstrait ou figuré, la bivalence orthographique, même si elle est présente dans les textes, le cède devant la prévalence de la graphie moderne. « Sont qualifiées fausses clefs, tous crochets, passe-partout, clefs imitées, contrefaites, altérées, ou qui n’ont pas été destinées par le propriétaire, le locataire, aubergiste ou logeur, aux serrures, cadenas, ou aux fermetures quelconques auxquelles le coupable les aura employées. » « Le juge ou le greffier peut, dans l’intérêt des parties et à la demande du créancier saisissant ou du gardien autre que le débiteur, autoriser ce gardien à enlever les effets saisis ou à saisir pour les tenir sous sa garde, mettre garnison ou les placer sous clé. » « C’est la nature unilatérale de l’obligation plutôt que la nature du contrat qui est la clé de l’interprétation stricte des options. »
Une règle commode peut permettre de dissiper tout doute et d’établir l’usage. Les noms composés à l’aide du vocable clé ne prennent pas de trait d’union si on accepte de considérer que chacun des deux substantifs conserve sa signification propre, clé ayant en l’occurrence le sens de déterminant, essentiel, central, de première importance. Ainsi, un arrêt clé est d’abord un arrêt, ensuite il est de principe, il fait jurisprudence : deux notions, deux unités de sens, donc, pas de trait d’union.
La sûreté de la règle se confirme quand on insère un adjectif entre les deux substantifs; on constate alors qu’ils ne forment pas une unité de sens : événement temporel clé, d’où l’orthographe événement clé, facteur juridique clé, d’où facteur clé, disposition législative clé, d’où disposition clé, préjudice moral clé, d’où préjudice clé, et ainsi de suite.
En ce cas, les deux substantifs étant en apposition, le second a une valeur adjectivale et, puisqu’ils forment ensemble deux unités de sens, les deux mots étant des substantifs, ils prennent la marque du pluriel. Questions clés, critères clés, points clés, principes clés, conditions clés d’admissibilité. Le féminin [clées] est un barbarisme à proscrire.
La linguistique juridique puise dans le vocabulaire de la linguistique pour étudier les mots-clés du droit, qu’elle oppose aux mots-thèmes : contrepartie et stipulation sont des mots-clés dans le droit des contrats.
© Centre de traduction et de terminologie juridiques (CTTJ), Faculté de droit, Université de Moncton