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En stylistique, il y a cacologie lorsque la locution ou la construction ne respecte pas l’usage et est le plus souvent illogique. Elle porte sur le sens des mots employés et souligne ou bien une contrariété de sens, ou bien une association de mots ridicule ou absurde.
On trouve à profusion des exemples de cacologie dans les textes de personnes qui, n’étant pas familières avec le langage du droit et ne possédant pas bien leur langue ou étant distraites ou pressées, commettent des maladresses qui font sourire et qui étonnent. Ces maladresses portent tant sur le langage courant que sur les termes techniques : « le demandeur s’est senti[grièvement] malade », « il s’affaissa en [chancelant] », « hésiter devant [deux] alternatives » « un [certain nombre] de biens » (au lieu de certains biens), « son absence [à] l’audience » (au lieu de au cours de l’audience, pendant l’audience), « le [soi-disant] accusé » (au lieu de le prétendu accusé), « décliner [son incompétence] » (au lieu de sa compétence), « soulever [l’incompétence] » (au lieu de l’exception d’incompétence), « contracter des obligations [à l’encontre de] » (au lieu de à l’égard de), « demander la [nullité] d’un acte » (au lieu de l’annulation), « tenter [vainement d’invoquer] un texte » (au lieu d’invoquer vainement).
Il n’y a pas lieu de multiplier les exemples et de constituer un recueil des cacologies usuelles; qu’il suffise de rappeler l’importance du principe qui veut que la rigueur de la pensée doive être complétée par celle de l’expression et par le souci constant de se relire afin de faire disparaître les ambiguïtés.
La cacologie, et non la cacophonie, doit être distinguée de la battologie et du pléonasme.
© Centre de traduction et de terminologie juridiques (CTTJ), Faculté de droit, Université de Moncton